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    LE MALI

     

    Le Mali, en forme longue la République du Mali, est un pays d'Afrique de l'Ouest, frontalier de la Mauritanie et de l'Algérie au nord, du Niger à l'est, du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire au sud, de la Guinée au sud-ouest et du Sénégal à l'ouest.

    Ancienne colonie française du Soudan français, le Mali est devenu indépendant le 22 septembre 1960, après l'éclatement de la Fédération du Mali regroupant le Sénégal et le Soudan français. Sa devise est « un peuple, un but, une foi » et son drapeau est constitué de trois bandes verticales verte, jaune et rouge.

    La république du Mali a conservé les frontières héritées de la colonisation, celles du Soudan français. Antérieurement, plusieurs royaumes et empires se sont succédé, englobant une partie plus ou moins importante du Mali actuel et des pays limitrophes.

    Avec 15 millions de résidents, la population malienne est constituée de différentes ethnies, dont les principales sont les Bambaras, les Bobos, les Bozos, les Dogons, les Khassonkés, les Malinkés, les Minianka, les Peuls, les Sénoufos les Soninkés (ou Sarakolés), les Sonrhaïs, les Touaregs, les Toucouleurs. Le français est la langue officielle, mais la population parle majoritairement les langues nationales, le bambara étant la plus utilisée et sert, parallèlement au français, de langue véhiculaire.

    Avec une économie encore essentiellement rurale, le Mali, pays enclavé, fait partie des 49 pays les moins avancés (PMA) en termes de développement socio-économique4.

    Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union africaine.

    Bamako, ville située au sud-ouest et qui comptait 1 809 106 habitants en 20095, est la capitale du pays.

     

    Toponymie

    La République du Mali tient son nom de l'ancien empire du Mali fondé par Soundiata Keïta au XIIIe siècle et qui a connu son apogée au XIVe siècle.

    En 1959, les deux colonies françaises du Soudan français et du Sénégal fondent la Fédération du Mali qui obtient son indépendance. Lors de l'éclatement de cette fédération, les Soudanais conduits par Modibo Keïta, déclarent leur indépendance et donnent à leur pays le nom de République du Mali.

    Histoire

    Article détaillé : Histoire du Mali.

    Histoire pré-coloniale

    Cinq empires ou royaumes importants se sont succédé : l’empire du Ghana, l’empire du Mali, l’empire songhaï, le royaume bambara de Ségou et l'empire peul du Macina. Son économie reposait sur l’agriculture, l’élevage et le commerce transsaharien avec les peuples d’Afrique du Nord intéressés par l’or, le sel et les esclaves mais aussi la culture. À son apogée l’empire s’étend de l’Atlantique au Nigeria et du Nord de la Côte d’Ivoire au Sahara.

    De 1883 à 1960, une colonie française

    Après l'invasion par la France en 1883, le Mali devient une colonie française sous le nom de Soudan français. Le 4 avril 1959, le Sénégal et le Soudan se regroupent pour former la Fédération du Mali, qui accède à l'indépendance le 20 juin 1960. Deux mois plus tard, le Sénégal se retire de la fédération et proclame son indépendance. Le 22 septembre 1960, le Soudan proclame à son tour son indépendance sous la conduite de Modibo Keïta, tout en conservant le nom de Mali.

    De 1960 à aujourd'hui, après l'indépendance

    En 1968, Modibo Keïta est renversé par un coup d'État conduit par un groupe d'officiers ayant à leur tête Moussa Traoré, qui instaure une dictature. Le 26 mars 1991, celui-ci est renversé à son tour par le général Amadou Toumani Touré. Après une période de transition, ce dernier restaure la démocratie avec l'élection d'Alpha Oumar Konaré en 1992, qui sera réélu en 1997.

    En 2002, Amadou Toumani Touré, qui a quitté l'armée pour se présenter, est élu président de la République du Mali, et réélu en 2007. Le 22 mars 2012 Amadou Toumani Touré fut renversé par un putsch, mené par le capitaine Amadou Haya Sanogo, actuellement général de corps d'arme, après une transition, Ibrahim Boubacar Keïta fut élu président de la république en novembre 2013 après une élection présidentielle.

    2012-2014, des conflits croisés

    De janvier à avril 2012, le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) allié aux groupes Ançar Diné, Mujao et Aqmi attaquent les camps militaires maliens et les villes situés dans les régions de Gao, de Tombouctou et de Kidal remettant en cause l'unité territoriale du Mali dont l'armée est mise en difficulté.

    Le 22 mars 2012, le gouvernement est renversé par un coup d'État conduit par de jeunes militaires qui dénoncent son incapacité à gérer le conflit sévissant au nord du pays6,7. L’unité politique du pays est plus que jamais menacée8,9. Ces soldats mutins dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo prennent le contrôle de la présidence, puis annoncent la dissolution des institutions et la suspension de la Constitution ; et ce, à un mois de l'élection présidentielle. Ce coup d'État entraîne le départ d'Amadou Toumani Touré et la mise en place d'un couvre-feu temporaire. Les violences qui suivent le renversement du pouvoir entraînent la mort d'une personne et en blessent une quarantaine d'autres.

    Le 1er avril 2012, la rébellion Touareg, constituée du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et de plusieurs mouvements salafistes dont Ançar Dine, MUJAO et AQMI contrôle les trois régions situées au nord du Mali. Le MNLA réclame l'indépendance de l'Azawad tandis qu'Ançar Dine souhaite imposer la charia. Les deux mouvements revendiquent le contrôle des principales villes.

    Le 4 avril, le MNLA décide unilatéralement la fin des opérations militaires à compter du 5 avril à minuit (TU)10. Deux jours plus tard, le 6, le MNLA proclame l'indépendance de l'Azawad.

    La proclamation de l'indépendance de l’Azawad par les touaregs du MNLA a été condamnée de façon catégorique par les différents partis maliens ainsi que par l’Union africaine et la communauté internationale ; ces partis affirment que l’intégrité territoriale du Mali n’est pas négociable et souhaitent que le MNLA revienne à la raison, de gré ou de force.

    Le 27 juin, le MUJAO chasse le MNLA de Gao lors du premier combat de Gao. En novembre, le MNLA lance une contre-offensive mais elle est repoussée près d'Ansongo par les forces d'AQMI et du MUJAO. Après un premier échec, au combat de Tagarangabotte, les islamistes prennent l'avantage lors de la bataille d'Idelimane. Le 19 novembre, Ménaka est conquise.

    En 2012, le MUJAO occupe la ville de Gao et y fait appliquer la charia.

    Le 15 novembre 2012, François Hollande, président français reçoit le président Nigérien à l'Élysée pour discuter d'une intervention française et de la protection des exploitations française des mines d'uranium, au Niger, à la frontière avec le Mali11,12.

    Le 11 janvier 2013 devant la progression des groupes djiahdistes au-delà de la ligne de cessez de feux et la prise de lalocalité de Konna, verrou stratégique dans la marche sur Bamako, l'état d'urgence est déclaré dans le pays13. À la suite de la demande du président du Mali par intérim Dioncounda Traoré, le Tchad est venu aux secours du Mali avec un nombre important de militaires, en suite la France sollicite l'accord de l'ONU pour déclencher une intervention militaire (Opération Serval) de libération du pays14. Le 13 janvier 2013 marque le début du recul des djiahistes, l'Armée Française 15poursuivant sa progression vers le nord16. Des troupes de la CEDEAO viennent renforcer le dispositif et la France demande à l'ONU d'accélérer l'arrivée de troupes d'appui et d'une mission d'assistance de l'Union européenne 17 pour février 201318.

    Politique

    Article détaillé : Politique au Mali.

    Le Mali est une république avec un parlement unicaméral. Le pouvoir exécutif est représenté par le président et son gouvernement. Le pouvoir législatif par l'Assemblée nationale. La plus haute autorité judiciaire est la Cour suprême.

    La démocratie a été instaurée en 1991, après le coup d'État d'Amadou Toumani Touré contre le régime autoritaire de Moussa Traoré, à la suite des révoltes populaires. Malgré des difficultés importantes, notamment lors des élections présidentielle et législatives de 1997, le Mali a maintenu la démocratie, faisant figure d'exemple pour l'Afrique. Cependant, la faible participation électorale et la non-compréhension par une partie importante de la population des enjeux électoraux fragilisent cette démocratie19.

    Depuis l'indépendance du Mali, six chefs d'État se sont succédé :

    En mars 2012, un coup d'État est lancé par des militaires à la suite des rébellions du nord-Mali avant les élections présidentielles, engendrant couvre-feu temporaire et départ de Toumani Touré. En avril, les Touaregs du MNLA proclament l'indépendance du Nord du pays, mais celle-ci n'est reconnue par personne. Les conflits continueront et s'aggraveront, conduisant à l'engagement de forces internationales au début de l'année 2013.

    Ordres et décorations du Mali

    • Ordre National du Mali
    • Ordre du Mérite Agricole

    Administrations

    Article détaillé : Institution au Mali.
    Justice
    Santé
    Article détaillé : Catégorie:Santé au Mali.
    Éducation
    Article détaillé : Éducation au Mali.
    Forces armées

    Géographie

    Articles détaillés : Géographie du Mali et Liste de villes du Mali.
    Image satellite du Mali
    Carte du Mali

    Le Mali, avec ses 1 241 238 kilomètres carrés, est le plus vaste État d'Afrique de l'Ouest après le Niger. Il est enclavé à l’intérieur de l’Afrique occidentale entre le tropique du Cancer et l'Équateur. Il est traversé par deux grands fleuves : le Sénégal et le Niger. La plus grande part de la population vit en zone rurale. La densité, très variable, passe de 90 hab./km2 dans le delta central du Niger à moins de 5 hab./km2 dans la région saharienne du Nord.

    Le pays possède des frontières communes avec la Mauritanie, l'Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée et le Sénégal.

    Outre la capitale Bamako, les villes principales sont Kayes, Ségou, Mopti, Sikasso, Koulikoro, Kidal, Gao, Tombouctou.

    Le pays possède trois zones climatiques :

    • les deux tiers nord du pays, entièrement désertiques, appartiennent au Sahara méridional, avec des précipitations annuelles inférieures à 127 mm. Cette région est traversée par des nomades avec leurs troupeaux ;
    • le centre : la région sahélienne, relativement sèche (aux pluies tropicales relativement insuffisantes), est couverte de steppe remplacée progressivement vers le sud par la savane. La vallée du Niger est cultivée grâce à certains travaux de mise en valeur : on y trouve du riz, du coton, du karité (appellation en langue bambara), de l'arachide, du mil, du sorgho. Une vaste étendue dans le centre du Mali est constituée de marécages, dus aux nombreux bras du Niger ;
    • la région soudanaise est une zone avec des précipitations de 1 400 mm par an et des températures moyennes comprises entre 24 °C et 32 °C. Elle est, dans sa partie nord, couverte de savane devenant de plus en plus dense et se transformant progressivement en forêt vers le sud.

    Le relief est peu accentué. Les plaines alluviales, très vastes, sont toutefois dominées par quelques plateaux calcaires et de grès (plateaux mandingues et dogon). Le point culminant du Mali est le mont Hombori (1 155 m).

    Article détaillé : Savane ouest soudanienne.

    Subdivisions

    Article détaillé : Collectivité territoriale au Mali.

    Le Mali est divisé en huit régions et un district. Ces subdivisions portent le nom de leur ville principale. Les trois régions du nord : Gao, Kidal et Tombouctou représentent les deux tiers de la superficie du pays pour seulement 10 % de sa population. Deux nouvelles régions devraient bientôt voir le jour, à la suite d'un récent projet de loi, il s'agit des régions de Ménaka et de Taoudeni. Neuf autres régions seront créées au cours des cinq prochaines années. Il s'agit des régions de Nioro, Kita, Nara, Dioïla, Koutiala, Bougouni, San, Bandiagara et Douentza.

    Au sud le pays est divisé entre les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti, Ségou, Sikasso et le district de Bamako.

    La décentralisation est une réforme majeure en cours. Elle vise à transférer des compétences aux collectivités territoriales afin que les affaires locales soient gérées au plus près des populations.

    Cette réforme a pour base une refonte complète du découpage territorial hérité de l'administration coloniale et se distingue par le processus de consultation populaire qui a permis la création des communes sur la base de regroupements volontaires de villages et de fractions suivant des critères bien définis21.

    Il y a 703 communes au Mali, dont 684 nouvelles communes ont été créées en 1996. Une loi de 1999 confirme cette réorganisation administrative et territoriale du Mali en créant les cercles (regroupement de communes) et les régions (regroupement de cercles)22.

    L'État malien a créé une direction nationale des collectivités territoriales au sein du Ministère de l'Administration Territoriale et des Collectivités Locales (MATCL) chargée de suivre la mise en œuvre de la décentralisation et le renforcement des capacités des collectivités territoriales. Des dispositifs d'appui technique et d'appui financier sont également en place.

    En 2005, un document cadre de la politique nationale (DCPN) de décentralisation (2005-2014) a été adopté et s’articule autour de quatre axes majeurs, à savoir :

    • Le développement des capacités des collectivités territoriales ;
    • L’amélioration de la déconcentration des services de l’État ;
    • Le développement de la citoyenneté ;
    • Le développement des prestations privées des services au niveau local.

    En 2005, la huitième Institution de la République du Mali a été créée. Le Haut Conseil des Collectivités Territoriales assure la représentation nationale des collectivités territoriales. Son avis est requis sur toutes les questions concernant la politique de développement local et régional, la protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie des citoyens à l’intérieur des collectivités territoriales22.

    Environnement

    Économie

    Article détaillé : Économie du Mali.
    Marché du Mali

    Le Mali est un pays en développement, avec 65 % de son territoire en région désertique ou semi-désertique. L'activité économique est surtout limitée autour de la région fluviale irriguée par le fleuve Niger. Environ 10 % de la population est nomade et environ 80 % travaille dans l'agriculture ou la pêche. L'activité industrielle est concentrée autour des activités agricoles. L'émigration constitue une très importante manne de revenus. Le Mali dépend de l'aide étrangère et est très vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux du coton, son exportation principale. En 1997, le gouvernement a mis en place un programme d'ajustement structurel réclamé par le FMI qui a aidé la croissance, la diversification et les investissements étrangers. Ces réformes économiques et la dévaluation du Franc CFA en janvier 1994 ont soutenu une croissance moyenne de 4 %. Des entreprises multinationales ont développé les opérations de prospection de l'or en 1996-1998, et le gouvernement prévoit que le Mali deviendra un exportateur majeur d'or dans la région sub-saharienne. Il est d'ailleurs actuellement le troisième exportateur africain, derrière l'Afrique du Sud et le Ghana. L'or est la première source d'exportation du pays, suivi du coton et du bétail. La production d'or a doublé entre 2000 et 2002 pour représenter 12% du PIB malien. C'est le troisième producteur aurifère d'Afrique.

    Depuis la fin des années 1990, les "compagnies juniors" canadiennes, investies dans plus de 8000 propriétés minières, dans plus de 100 pays, pour la plupart encore à l'état de projet23 multiplient les contrats avec des pays africains. Au Mali, elles ont pour nom Nevsun Resources, Robex, Resources, Great Quest Metals, Axmin, Delta Exploration, Etruscan Resources, Glencar Mining pic, North Atlantic Resources et IAMGold24.

    Pour ce qui est des principaux partenaires commerciaux, le principal pays importateur du Mali est le Sénégal avec 13,1 % en 2008 et le principal pays exportateur est la Chine avec 26,7 % en 2008. En dehors de ces pays, le Mali a aussi, comme partenaires commerciaux, la France, la Côte d’Ivoire, la Belgique, le Luxembourg, la Grande-Bretagne et l’Allemagne25. De très nombreuses références historiques [Lesquelles ?] attestent de l’existence d’un potentiel minier confirmé au Mali. [réf. souhaitée]

    Le produit intérieur brut par habitant était estimé à 380 dollars en 2005 (selon World Development Indicators (WDI) database).

    Le Mali est membre de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le Mali s’est hissé au niveau de premier producteur de coton de l’Afrique au sud du Sahara. Il possède le premier troupeau de bétail de la sous-région, assure l’autosuffisance alimentaire durable en année de pluviométrie normale et subvient à l’ensemble de ses besoins en céréales sèches. Grâce aux réussites déjà constatées et au regard des potentialités déjà existantes, notamment dans les cultures irriguées et l’élevage qui reste à développer, le Mali a donc démontré qu’il peut devenir la grande puissance agricole de la sous-région.

    Mali

    À la suite de la chute du cours du coton sur le marché en 2005, les paysans maliens produisent aujourd'hui à perte. Les agriculteurs dégagent des marges de plus en plus étroites et sont obligés de contracter des dettes. La CMDT (Compagnie malienne du développement des textiles) achète le kilogramme de coton 160 francs CFA alors que la production de ce même kilogramme coûte 190 francs CFA. Le Mali envisage des alternatives, mais il n'est pas facile de sortir de la monoculture. Le Mali est détenteur de plusieurs faiblesses, mais il y a entre autres les sécheresses répétitives depuis les années 1970, la baisse des matières premières produites, la hausse des coûts de production et le secteur industriel peu développé, ce qui engendre une grande importation des biens de consommation. Le Mali est également confronté au problème de la dette. Les organisations mondiales ont poussé le Mali à adopter des politiques d’ajustement structurel avec la privatisation de certains secteurs de l’économie.

    Quant à la dévaluation du franc CFA, censée favoriser les exportations, elle a surtout divisé par deux la valeur des capitaux nationaux et donc les capacités d'investissement nationales ; les exportations maliennes de produits transformés sont avant tout bloquées par des barrières administratives, et non du fait de leur prix.

    En plus du coton (12e producteur mondial en 2004) et de ses dérivés (graine de coton), le Mali est un important producteur de mangues (200 000 tonnes) dont une faible partie seulement est exportée (3 000 tonnes) malgré un énorme potentiel. C'est un gros producteur et exportateur de bétail dans la région :

    • cheptel bovin 7,8 millions de têtes
    • cheptel caprin 22 millions de têtes.

    L'or occupe la première place dans les recettes d'exportation du Mali (70 % en 2012 soit 15% de son PIB, le Mali étant le troisième producteur d’or d’Afrique après l'Afrique du Sud et le Ghana, le neuvième au niveau mondial26) suivi du bétail, du coton et du fer. D'autres produits comme l'arachide (360 000 tonnes produites en 2003) s'exportent fortement.

    En ce qui concerne l'immobilier, le Mali est un pays en chantier. Il existe de nombreux projets publics et privés dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics. La demande en matériaux de construction est en très forte croissance. Aussi, les créneaux suivants offrent d'énormes possibilités d'investissement : fabrique de briques, cimenteries, fabrication de chaux et de peintures, production de plâtre, fabrication de fer à béton et autres, menuiserie métallique ou de bois pour les bâtiments, fabrication d'appareils électriques (ampoules, disjoncteurs, prises, gaines).

    Le tourisme, encore circonscrit à quelques zones, se développe depuis quelques années. Citons notamment les sites classés au patrimoine mondial de l'humanité UNESCO : le Pays Dogon, Tombouctou, Djenné, le tombeau des Askia à Gao. Certains de ces sites ont été profanés à Tombouctou et Gao depuis l'occupation par les islamistes en juillet 2012.

    Le Mali possède comme principales ressources naturelles des produits agricoles. En effet, 80 % de la population étant active trouve un emploi dans ce domaine. Les vingt autres pourcent sont dans l’industrie et les services. Leur production est surtout basée sur les céréales qui constituent l’essentiel de leur base alimentaire. Ces céréales sont surtout : le mil, le sorgho, le riz, le maïs, le fonio ainsi que le blé. Il y a aussi quelques tubercules tels que : l’igname, la pomme de terre et le manioc. Une des cultures ayant eu une certaine montée en production est celle de la production fruitière et maraîchère. Les bananes, les mangues et les oranges forment une importante exportation vers les pays d’Europe et les pays arabes. La production cotonnière domine l’agriculture industrielle, mais malgré cela elle a quand même connu une baisse de 5,23 %. Aujourd’hui le coton est produit à perte et cela depuis la chute du marché en 2005. L’industrie n’a malheureusement jamais réussi à atteindre de nouveau le prix de vente d’avant la crise.

    En 2012, une entreprise canadienne a fait des sondages exploratoires en vue d’exploiter une mine d’uranium dans la région de Faléa27.

    Le PIB est principalement tiré par les secteurs primaire et tertiaire. Le PIB de 2006 était de 3 132 milliards de francs CFA et a augmenté à 3 344 milliards de francs CFA en 2007. L’inflation en 2009 était de 2,2 %. Le Mali espère réaliser un taux de croissance nominal du PIB de 7,8 %. En 2008 et 2009, la croissance devrait légèrement s'accélérer pour atteindre un taux moyen annuel de 4,8 %. Les exportations sont de 0,915 milliard de dollars et les importations de 0,927 milliard de dollars. Le PIB par secteurs (principaux) l’agriculture 45 %, l’industrie 17 % et les services 38 %. Les services occupent 13 % de la population active et contribuent pour 38 % au PNB du pays. Le secteur public n'occupe plus que 22 % des effectifs salariés du pays. Un important pourcentage de la population vit sous le seuil de pauvreté soit 36,1 % (2005) avec un taux de chômage qui est très élevé soit de 30 %. Et puis, 30 % de ce total résident dans un milieu urbain tandis que la majorité des démunis vivent dans un milieu rural.

    Sources : http://www.indexmundi.com/fr/mali/index.html#Économie, http://www.emergence-mali.com/economie.html

    Indicateurs de développement

    Indice de développement humain (IDH) : 182e sur 187 en 2012.

    Évolution de l'IDH sur 30 ans2
    Année 1980 1990 2000 2005 2010 2011 2012
    IDH 0,176 0,204 0,270 0,312 0,344 0,347 0,344

    Indicateur de pauvreté humaine : 107e sur 177 (56,4 %)28.

    Le rapport national sur le développement humain 2006 porte sur les relations entre la dégradation de l'environnement et ses effets sur les conditions de vie et de bien-être des populations. Les recommandations touchent principalement la maîtrise des eaux, la diminution de la pression humaine sur les ressources forestières, le contrôle des déchets chimiques toxiques, la lutte contre l'ensablement et la désertification. Il propose notamment de renforcer les capacités de gestion des populations locales et réclame l'application de la réglementation existante29.

    Transports

    Le transport aérien se caractérise non seulement par la présence de plusieurs aéroports internationaux, et des aérodromes, mais aussi par la fréquentation de ceux-ci par beaucoup de compagnies aériennes : Air-France, Aigle-Azur, Royal-Air Maroc, Tunis-air, Air-Algérie, Ethiopian Airlines, Air-Mali, Air-Burkina, Air-Ivoire, Spanair, Afriquiha, etc.

    Le transport ferroviaire relie la Capitale du Mali à la Capitale du Sénégal sur 1 248 km, hérité de la colonisation, Trans-rail autrefois appelé Régie des Chemins de Fer du Mali a été construit par le colon dans le but de faciliter les interventions militaires du Sénégal vers le Niger (fleuve) et inversement en cas d’émeute, et surtout le transport des matières premières vers l'Europe. Une rénovation effectuée par la China Railway Construction Corporation International est à l'étude30.

    Le transport fluvial reste marqué par sa saisonnalité à cause de la présence des chutes et des cataractes le long des cours d'eau, il est assuré par deux bateaux : Kankou Moussa et Général Soumaré qui relient Koulikoro à Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao.

    Démographie

    Article détaillé : Démographie du Mali.
    Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

    Le Mali a 14,5 millions d'habitants, dont 53,3 % de femmes[Quand ?].

    La pauvreté est importante puisque les 10 % de la population la plus pauvre ne consomment que 2,4 % des consommations totales du pays et les 10 % les plus riches en consomment 30,2 % (2001)31.

    Avec 6,54 enfants par femme, le Mali possède l'un des taux de fécondité les plus élevés au monde. La croissance très rapide de la population constitue un problème fondamental pour l’amélioration du niveau de vie des Maliens, d'autant plus que les deux tiers de la superficie du Mali sont arides ou semi-arides.

    Santé

    L'espérance de vie à la naissance est de 53,06 ans en moyenne, 51,43 ans pour les hommes et 54,73 ans pour les femmes (estimation de 2012 32).

    SIDA au Mali

    Le taux de prévalence moyen national du VIH est de 1,3 % en 2006 contre 1,7 % en 2001 dans la population générale. Cependant cela est marqué par une féminisation de l’épidémie, en effet le taux de prévalence observé chez les femmes enceintes est de 3,5 % depuis 200233. Cependant le pourcentage de personnes ayant entendu parler du VIH a baissé, sur la tranche d’âge de 15 à 49 ans, et est passé de 90,3 % à 86,2 % pour les femmes et de 98,1 % à 90,6 % chez les hommes. Parmi eux, 20,7 % a eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans. Pour les femmes la proportion est de 24,7 % contre 5,4 % pour les hommes. 9,3 % des femmes et hommes de 15-49 ans ont eu des rapports sexuels avec plus d’un partenaire au cours des 12 derniers mois, dont 25,3 % des hommes et 5,9 % des femmes. Parmi eux 28,4 % ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel, dont 16,7 % pour les femmes et 38,8 % pour les hommes34.

    Éducation

    Le taux d’alphabétisation se situe entre 23 et 46 % selon les sources35,36. Ce taux est plus faible parmi les femmes, la majorité des élèves étant des garçons. L'alphabétisation au Mali est en développement.

    Culture

    Article détaillé : Culture du Mali.

    Le Mali a su conserver les éléments importants de ses cultures traditionnelles. Les griots (ou « Djéli ») exercent toujours leurs fonctions de musiciens-poètes transmettant l’histoire du pays et des hommes sur plusieurs générations. Bakary Soumano, chef des griots du Mali de 1994 à 2003, a contribué à réhabiliter les fonctions du griot dans la société moderne.

    Parmi les grands écrivains maliens, on peut citer Amadou Hampâté Bâ.

    Parmi les cinéastes de renommée internationale, on peut citer Cheick Oumar Sissoko et Souleymane Cissé.

    Pour la musique, voir la section dédiée.

    Langues

    Article détaillé : Langues du Mali.
    Signalisation bilingue à l'entrée de Kidal. Sur le côté gauche du rocher, Kidal est transcrit en caractères tifinagh.

    Le français est la langue officielle, mais la plus utilisée est le bambara qui est parlé par 80 % de la population36. Cette dernière, ainsi que douze autres (bobo, bozo, dogon, peul, soninké, songhaï (ou Songoy), sénoufo-minianka, tamasheq, hassanya, khassonké, madenkan et le maninkakan) sont reconnues par l'État comme des langues nationales37.

    Le recensement de 1987 a enregistré la langue parlée par les personnes de plus de 6 ans. Le bambara arrive largement en tête (38,3 %), suivi du peul (11,7 %), du dogon (6,9 %), du songhay (6,3 %) et du soninké (12,3 %)38. La connaissance du français a également beaucoup progressé. En 1960, 66 000 Maliens savaient lire et écrire en français. En 1985, ils étaient 564 000. En 2009, ils sont 2,2 millions39.

    Religion

    Article détaillé : Religion au Mali.

    Selon les données du CIA World Factbook, l'islam est la principale religion pratiquée au Mali (90 %) alors que les catholiques, protestants et animistes représentent à peu près 10 %. La religion est omniprésente au Mali. Il est rare de trouver un village sans sa mosquée. Mais des cérémonies animistes, pourtant interdites par l'islam, persistent encore dans quelques villages majoritairement musulmans.

    L'un des lieux célèbres du christianisme au Mali est la ville de Kita dans la région de Kayes (1re région) où se trouve la cathédrale Notre-Dame où a lieu le pèlerinage catholique annuel au Mali.

    Communautés

    La population du Mali est divisée en plusieurs communautés. Les peuples nomades et semi-sédentaires se trouvent au nord. Les Maures, les Kountas et les Touaregs se partagent environ 10 % de la population. Les premiers sont traditionnellement spécialisés dans le commerce de la gomme arabique tandis que les seconds et les troisièmes sont éleveurs nomades ; ils se déplacent en permanence à la recherche de pâturages frais pour leur bétail.

    Plus au sud, on trouve les Bambaras (28 %) qui représentent le groupe majoritaire, autour de la capitale Bamako, ainsi que les Malinkés qui leur sont apparentés et les Soninkés, les Peuls, les Sénoufos, les Bwas, les Bozos, les Dogons, les Songhai, les Khassonkés.

    Les Touaregs, les songhaïs, les Kounta et les Bérabich résident dans le nord du Mali, la partie la plus aride et la moins peuplée du pays.les Bellas, qui sont d'anciens esclaves des Touaregs, vivent dans ces mêmes régions.

    Musique

    Amadou au Parc de Choisy lors d'un concert de lutte contre la désertification du Sahel.

    Les mélodies traditionnelles, autrefois jouées sur la kora, continuent d'alimenter la musique d'aujourd'hui via des interprètes dignes descendants des griots tels Diaby doua, Mamadou Diabaté, Ganda Fadiga, Toumani Diabaté, Babani Koné, Ami Koïta, Tata Bambo, Mah Kouyaté, Sekou Kouyaté. Parmi les non-griots, on peut également citer Salif Keïta, Ali Farka Touré, Boubacar Traoré, Oumou Sangaré et Samba Touré.

    La diversité de la musique malienne met en valeur la diversité culturelle du Mali. On peut ainsi trouver différents styles musicaux comme les chansons de chasseurs, la musique du wassolou, les griotsetc.40

    Les instruments utilisés sont essentiellement le n'goni, la kora, le balafon, le bara, le n'dounu.

    La musique malienne est surtout connue à travers des célébrités comme Amadou et Mariam Bagayogo, le "couple aveugle" qui a créé Beaux dimanches (Le dimanche à Bamako…), Ali Farka Touré le deux fois nommé aux Grammy Awards, Salif Keïta, Habib Koité, Samba Touré, héritier de la musique d'Ali Farka Touré, Mama Sissoko qui fut plagié par le célèbre chanteur américain Carlos Santana et dont l'affaire fut portée devant la justice américaine en 2005, Oumou Sangaré, Oumar Koïta qui est naturalisé allemand, ou encore Mokobé jeune malien de France qui a su s'imposer dans le milieu du rap tout en n'oubliant pas ses racines et en collaborant avec plusieurs artistes africains. Ballaké Sissoko œuvre par ses collaborations avec des musiciens européens comme le violoncelliste Vincent Ségal ou le pianiste Ludovico Einaudi au rayonnement de la kora et de la culture malienne.

    La musique dogon est bien souvent l'oubliée de ce patrimoine très riche. Cette musique dogon est diverse et variée. Elle est étroitement associée aux différents rites : mariages, funérailles, etc. Après Kadja Lélé, la vétérane, la jeune chanteuse Déné Issébéré est l'emblème de cette culture musicale dogon aussi bien au Mali qu'en dehors des frontières maliennes41.

    La musique touareg est appréciée au-delà des frontières maliennes, notamment le blues touareg ; elle est représentée entre autres par le groupe Tinariwen, initiateur et leader de ce courant musical.

    En plus d'elle, il y a le célèbre reaggaeman Koko Dembélé qui a composé beaucoup de titres en langue dogon.

    Média

    Article détaillé : Média au Mali.

    Les médias au Mali sont constitués par la presse écrite (en français et quelques journaux en langues nationales), par la radio de proximité, par la télévision, ainsi que par plusieurs services liés (satellite, câble, internet).

    Les journaux sont concentrés dans la capitale Bamako ou dans les grandes villes régionales. Le réseau des radios libres croit à grande vitesse. Ces radios atteignent la grande majorité de la population en diffusant des émissions dans les langues locales. L'accès à internet se développe tant au niveau de l'extension des infrastructures, de la réduction des coûts et de la familiarisation des usagers aux outils les plus courants. On note plusieurs collaborations de sites internet avec des journaux, des radios et des télécentres communautaires.

    L’artisanat du Mali est très riche, il varie d’une région à une autre, d’une ethnie à une autre.

    Fêtes et jours fériés

    Fêtes et jours fériés
    DateNom françaisNom localRemarques
    1er janvier   Jour de l'an  
    20 janvier   Fête de l'armée du Mali  
    26 mars   Journée des Martyrs Chute du régime de Moussa Traoré
    1er mai   Fête du travail  
    25 mai   Fête de l'Afrique Création de l'Organisation de l'unité africaine
    22 septembre   Jour de l'Indépendance Proclamation de la République du Mali (Indépendance accordée par la France le 20 juin 1960 à la Fédération du Mali).
    25 décembre   Noël Naissance de Jésus-Christ

    Sont également fériées un certain nombre de fêtes dépendant du calendrier musulman : Korité (fin du Ramadan), Tabaski (commémoration du sacrifice d'Abraham), Maouloud (naissance de Mahomet), Tamkharit (nouvel an musulman).

    Francophonie

    Les régions du Mali de Gao, Kayes, Kidal, Koulikoro, Mopti, Segou, Sikasso et de Tombouctou sont membres de l'Association internationale des régions francophones42.

    De plus le Mali est membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie de même que de l'Organisation internationale de la francophonie.

     


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  • Histoire du Mali

     

    Sommaire

    Le Mali a été le berceau de trois grands empires : l'empire du Ghana, l'empire du Mali et l'empire songhaï. Il est par la suite une colonie française de 1895 à 1960. Quelques années après son indépendance, il subit la dictature de Moussa Traoré avant de connaître un régime démocratique (depuis le début des années 1990).

    Préhistoire

    Les premières traces de peuplement humain remontent au Ve millénaire av. J.-C., on trouve en effet des vestiges néolithiques du Sahara vert dans l'Adrar des Ifoghas. Les premières formes de vie urbaine apparaissent vers 250 avant notre ère à Djenné-Djenno.

    Les trois grands empires

    Empire du Ghana

    Article détaillé : Empire du Ghana .

    Aussi nommé Ouagadou, il est érigé par les Sarakolés au IVe siècle. Il fonde sa prospérité sur le sel et l'or. L'empire se désagrégera en 1076 à la suite des percées des berbères venus islamiser l'Afrique occidentale.

    Empire du Mali

    Article détaillé : Empire du Mali .

    Fondé au XIe siècle il sera unifié par Sundjata Keïta en 1222 qui proclame la Charte du Manden. En 1312 à son apogée sous le règne de Mansa Moussa il s'étendait sur une région comprise entre l'océan Atlantique et le Niger. Ce souverain sera célèbre pour les fastes de son pèlerinage à la Mecque. Son armée était composée de 100 000 soldats.

    La prospérité de l'empire reposait sur le commerce transsaharien du cuivre, du sel, de l'or et des étoffes. Les caravanes favoriseront également les échanges culturels.

    Tombouctou, Gao et Djenné furent les centres économiques et culturels de cette civilisation au centre de l'islam soudano-malien.

    Empire songhaï

    Article détaillé : Empire songhaï .

    Fondé par Sonni Ali Ber puis Askia Mohammed, il supplante l'empire du Mali à partir du XVe siècle. Il s'étend alors sur la plus grande partie du Mali actuel. En 1591 l'empire est quasiment entièrement démantelé par les troupes du pacha Djouder en provenance du Maroc. Succéderont une mosaïque de petits États : les royaumes bambaras de Ségou et du Kaarta, l'Empire peul du Macina, l'Empire toucouleur, le Royaume du Kénédougouetc. La pratique de l'esclavage se développe pendant cette période. Au XIXe siècle les Bambaras qui comme les Dogons ont résisté à l'islamisation sont victimes de la guerre sainte menée par le chef musulman El Hadj Oumar Tall.

    Autres royaumes

    Royaumes bambaras

    Article détaillé : Royaume bambara de Ségou.

    Au milieu du xviie siècle, les Bambaras créent avec Kaladjan Coulibaly un royaume animiste autour de Ségou. Kaladjan Coulibaly règne pendant trente ans (1652-1682) mais ne réussit pas à fonder un État stable. Ses successeurs seraient les rois Danfassari (1682-1697) et Soma (1697-1712). Mamari Coulibaly est l’arrière-petit-fils de Niangolo. Son père est Soma et son grand-père, fils de Niangolo, se nomme Danfassari. Surprenant la fille de Faro, génie du fleuve, en train de voler des aubergines dans son champ, il lui laisse la vie sauve. Pour le récompenser, Faro lui met une goutte de son lait dans chaque oreille, ce qui lui permet d’entendre les complots qui se trament contre lui. C'est aux alentours de 1712 que Mamari Coulibaly prend le pouvoir à Ségou grâce à son « ton », qui est une association composée de personnes de même classe d'âge.Biton Coulibaly règne de 1712 à sa mort en 1755. Pendant son règne, les limites du royaume s’étendent sur les deux rives du Niger, entre Bamako et Tombouctou.Le fils de Biton, Dinkoro Coulibaly succède à son père en 1755. Il est assassiné en 1757 par ses tondjons pour « cause de tyrannie ». Son frère, Ali Coulibaly, musulman, tente d’interdire les cultes animistes et la consommation de dolo. Il est à son tour assassiné. L’anarchie s’installe avec une succession de rois victimes de coups d’État perpétrés par les tondjons.En 1766, Ngolo Diarra, un esclave pas tout à fait esclave (il est devenu captif à la suite des conditions de dettes d'impôts imposées par les Coulibaly), s’empare du trône et rétablit l’autorité sur les "tondjons". Il règne jusqu’en 1790 (ou 1792). Il organise le commandement du royaume en plaçant ses fils aux commandes des différentes localités. Il meurt au retour d’une campagne contre les Mossi, à Riziam (dans l’actuel Burkina Faso).Son fils Monzon Diarra lui succède en gagnant la guerre contre son frère Nianankoro. Régnant de 1790 (ou 1792) à 1808, il étend le royaume, en envahissant le Royaume bambara du Kaarta et en conquérant notamment Tombouctou en 1800. Son fils Da Monzon Diarra (1808-1827) a vaincu quatre rois que son père n'a jamais réussi à vaincre : Samanyana Bassi, Mahéri de Djonkoloni, Korè Douga Koro et Djakourouna Toto Keita. Il résiste à l’Empire peul du Macina de Sékou Amadou qui a lancé une guerre sainte contre les animistes. Les frères de Da se succèdent ensuite : Tiéfolo Diarra (1827-1840), Kirango Ba (1840-1848), Nalenkoma, Massa Demba (1851-1854), binamari dit Torokoro Mari (1854-1855) et Wetala Ali (1855-1861). Mais le Royaume bambara de Ségou s’affaiblit.En 1861, El Hadj Oumar Tall s’empare de Ségou et met fin au royaume Bambara.

    Royaume peulh du Macina

    Article détaillé : Empire du Macina.

    Empire Toucouleur

    Articles détaillés : Empire toucouleur et Oumar Tall.

    Oumar Tall, à son retour de pèlerinage à la Mecque et de son séjour à l'Université el Hazar du Caire, entreprend à partir de Dinguiraye la création d'un empire théocratique musulman1.

    Avec une armée de 30 000 hommes équipés d'armes à feu, il lance un Djihad en 1852. Il attaque le Bambouk et au Kaarta convertit par la force les habitants à l'islam1.

    Il s’attaque au Khasso mais doit faire face aux français qui avaient construit en 1855 un fort à Médine sur un terrain acheté au roi du Khasso, Diouka Samballa Diallo. Oumar Tall assiège le fort pendant 4 mois qui est libéré par les troupes françaises arrivées par le fleuve Sénégal en juillet 18571.

    Oumar Tall se dirige vers l'est par Nioro puis Ségou qu'il conquiert en 1861.

    Oumar Tall, vaincu par les peuls du Macina, se réfugie dans la falaise de Bandiagara où il se serait fait sauter1.

    Son fils, Amadou Tall, à qui il avait confié la ville de Ségou, prend sa succession mais ne réussit pas à maintenir l'unité de l'Empire1.

    En 1880, les Français lui promettent de ne pas toucher à ses possessions. Amadou croit en ces promesses et refuse de s'allier avec Samory Touré. Les Français conquièrent Ségou en 1890 et Amadou doit fuir à Sokoto, au nord du Nigeria1.

    Colonisation

    Pénétration coloniale et résistances

    La pénétration coloniale française, menée par Louis Faidherbe puis Joseph Gallieni, se fait à partir du Sénégal en allant vers l’est : les français conquièrent progressivement tout le territoire de ce qui allait devenir le Soudan français puis le Mali après l’indépendance : Sabouciré en 1878, Kita en 1881, Bamako en 1883, Ségou en 1890, Nioro en 1891, Tombouctou en 1894, Sikasso en 1898, Gao en 1899. Cette conquête d’un territoire divisé en plusieurs royaumes s’est opérée par la force et par la diplomatie, les Français tentant de jouer les uns contre les autres, en faisant signer des traités, pas toujours respectés.

    En 1863, Louis Faidherbe évoque le projet de pénétration coloniale en ces termes : « Vous voulez arriver au Soudan par l'Algérie ? Vous n'y réussirez pas. Vous vous perdrez dans les sables du Sahara et vous ne les traverserez pas. Mais si, profitant des voies naturelles qui nous sont offertes, vous vous servez du fleuve Sénégal pour gagner la route du Soudan et les rives du Niger, vous y créerez une colonie française qui comptera parmi les plus belles du monde2 ». Il envoie cette même année une mission de reconnaissance, la mission Quintin-Mage, puis une deuxième mission en 1879-1880, la mission Gallieni-Vallières auprès du roi de Ségou, Amadou Tall3.

    Le royaume khassonké de Logo, dont la capitale Sabouciré (actuellement commune de Logo) est située sur la rive gauche du fleuve Sénégal à 25 km. de Kayes est dirigé par le roi Niamodi Sissoko. Celui-ci refuse la pénétration coloniale française. Le 22 septembre 1878, les troupes françaises, conduites par le lieutenant-colonel Reybaud, fortes de 585 hommes, équipées de 4 canons et 80 chevaux affrontent pendant plusieurs heures les troupes du roi Niamodi Sissoko. Les Français dominent militairement et gagnent la bataille qui fait 13 morts et 51 blessés chez les Français et 150 morts chez les khassonkés, dont le roi Niamodi Sissoko4. Cette bataille marque le premier acte de résistance contre les Français.

    En 1880, Joseph Gallieni découvre Bamako qui « ne renferme plus actuellement qu'un millier d'habitants » et que « rien ne distingue des autres villages de la région »5.

    Après son installation à Kita le 7 février 1881, Borgnis-Debordes se lance dès le 16 février 1881 vers Bamako. Le 26 février 1881, l'armée française bat en retraite devant l'armée de Samory Touré à Kéniéra. Le 1er février 1883, Gustave Borgnis-Desbordes, entre dans Bamako et débute la construction du fort le 5 février3.

    Samory Touré fonde un Empire, le Ouassoulou, qui s'étend sur une grande partie du pays malinké, correspondant à l'actuel Mali et la Guinée et atteignant les zones forestières de Sierra Leone et du Liberia1.

    L’armée était composée de Sofas bien entraînés et équipés de fusils, achetés avec les revenus tirés de la vente d'esclaves. Samory Touré résiste longtemps contre les troupes coloniales françaises, dirigées successivement par Gustave Borgnis-Desbordes, Joseph Gallieni, Louis Archinard. Samory Touré est arrêté par les Français dirigés par le capitaine Gouraud à Guélemou (Côte d'Ivoire). Il est déporté au Gabon où il meurt en 19001.

    Le roi Tiéba Traoré du Kénédougou était allié des Français. Son frère et successeur, Babemba Traoré s'oppose aux français pour résister à leur visée expansionniste. Sikasso, capitale du royaume, est prise le 1er mai 1898 malgré son tata, muraille défensive. Babemba, qui refuse de se rendre, se donne la mort1.

    Soudan français

    Article détaillé : Soudan français .

    Le territoire malien, dénommé Haut-Sénégal-Niger devient, en 1895, une colonie française intégrée à l'Afrique-Occidentale française avec une portion de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Niger. Kayes devient son chef-lieu pour laisser la place, en 1907, à Bamako. En 1920, elle est appelée Soudan français. Parmi les différents gouverneurs coloniaux, on peut citer Henri Terrasson de Fougères, qui fut Lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal-Niger en 1920-1922, gouverneur intérimaire en mars 1920, puis à nouveau le 21 août 1921 pour être ensuite nommé Gouverneur du Soudan français du 26 février 1924 à 1931.

    En vue d’assurer sa domination sur les populations africaines, le colonisateur français met en place un système très centralisé.

    Des communes mixtes, prévues par un arrêté du gouverneur général du 1er janvier 1911 sont érigées dans un premier temps à Bamako et Kayes au 1er janvier 1919)6 puis à Mopti au 1er janvier 19207. Les communes de Ségou et Sikasso sont érigées respectivement en 1953 et 1954. Ces communes-mixtes sont gérées par un administrateur-maire nommé par arrêté du lieutenant-gouverneur, assisté d’une commission municipale du 1er degré composée de 8 membres titulaires (4 notables citoyens français, 4 notables sujets français) et 4 membres suppléants (2 citoyens français, 2 sujets français) 8.

    Le 18 novembre 1955, une loi9 permet à plusieurs communes africaines de devenir des communes de plein exercice. C’est le cas de Bamako, Kayes, Ségou et Mopti en 1956 et de Sikasso en 1959. Dans ces communes, un collège unique élit le conseil municipal qui désigne le maire en son sein. Modibo Keïta devient ainsi le premier maire élu de Bamako. Des communes de moyen exercice, où le maire est un fonctionnaire nommé par le chef de territoire, assisté d’un conseil municipal élu par un collège unique sont érigées en 1958 : Kita, Kati, Koulikoro, Koutiala, San, Tombouctou et Gao8.

    Les Français veulent développer les cultures irriguées dont les productions étaient exportées vers la métropole. L'essentiel des investissement est ainsi concentré sur l'Office du Niger, dont les coûts d'investissement sur la période 1928-1939 s'élèvent à 4 milliards de francs.

    Cette politique a permis d'augmenter les productions exportées10 :

    Productions agricoles au Soudan français en 1928 et 1959
    Production 1928 1959
    riz paddy 90 000 tonnes 182 000 tonnes
    arachide 35 000 tonnes 105 000 tonnes
    coton 1 000 tonnes 8 500 tonnes

    Le décret du 17 août 1944 crée le service de l'inspection du travail en Afrique noire, puis la loi du 11 avril 1946 abolit le travail obligatoire. Le Fonds d'investissement pour le développement économique et social pour accélérer le développement des colonies françaises11.

    Vers l'indépendance : République soudanaise et Fédération du Mali

    Deux partis politiques dominent

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la vie politique reprend au Soudan français. La France souhaite l’intégration d’Africains à la vie politique. Deux collèges sont créés, un pour les citoyens français, les colons, l'autre pour les autochtones. Ce deuxième collège, plus important numériquement, comprend 4 groupes principaux d'électeurs:

    • les fonctionnaires et les agents de l'administration ;
    • les anciens militaires ;
    • les notables et les chefs indigènes ;
    • les titulaires d'un diplôme de l'enseignement à partir du Certificat d'études primaires.

    La première élection se déroule le 21 octobre 1945, quatorze candidats se présentent. Fily Dabo Sissoko, instituteur soutenu par l'administration et les chefs traditionnels arrive en tête avec 10 406 voix, suivi de Mamadou Konaté (2 905 voix,), Ibrahim Sall (1 433 voix,) et Modibo Keïta (937 voix)12.

    Le Parti démocratique soudanais, proche du Parti communiste français et le Bloc démocratique soudanais, officiellement proche de la SFIO mais qui se rapproche du PCF, sont créés respectivement les 6 et 26 janvier 1946. Le Parti progressiste soudanais (PSP) est créé le 13 février 1946, constitué essentiellement de notables locaux, les chefs de canton désignés par le colonisateur13.

    Le Rassemblement démocratique africain (RDA) tient son congrès constitutif à Bamako du 18 au 21 octobre 1946 et le lendemain, sa section soudanaise, l'Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain voit le jour par la fusion du Bloc démocratique soudanais et du Parti démocratique soudanais. Mamadou Konaté devient président et Modibo Keïta secrétaire général de ce nouveau parti14.

    Le PSP de Fily Dabo Sissoko domine dans un premier temps grâce à son implantation sur l’ensemble du territoire. Aux élections législatives de novembre 1946, la liste du PSP obtient deux députés15, et aux élections législatives trois députés contre un seul pour l’US-RDA15. Mais en quelques années, l’US-RDA va s’imposer. Il arrive en tête aux premières élections municipales organisées à Bamako le 12 avril 1953 ainsi qu’aux élections municipales du 18 novembre 1956. Modibo Keïta devient le premier maire élu de Bamako16. Et aux élections pour l’Assemblée territoriale soudanaise de mai 1957, l’US-RDA obtient 35 députés, le PSP cinq17. Dès 1959, une grande partie des membres du PSP décide de rejoindre l’US-RDA, faisant de ce dernier un parti unique de fait18.

    Soudan au sein de l’Union française

    La constitution française adopté en 1946 définie l’Union française « formée, d'une part, de la République française qui comprend la France métropolitaine, les départements et territoires d'outre-mer, d'autre part, des territoires et États associés », c’est-à-dire les colonies19.

    Chaque territoire a un conseil général dont les membres sont élus par un double collège. Le conseil général n'a pas de pouvoir de décision, il adopte des délibérations à caractère consultatif. Le territoire est géré par un gouverneur qui est responsable devant les autorités centrales11.

    L'échelon fédéral (Afrique-Équatoriale française et Afrique-Occidentale française) est doté d’un grand conseil. Le Grand conseil de l'AOF siège à Dakar. Il est constitué de 5 membres de chaque territoire. Un gouverneur général, puis un Haut-commissaire ont autorité sur la fédération11.

    L'Assemblée de l'Union française composé pour moitié de représentant des conseils généraux, pour l'autre de représentant du parlement français, avait une fonction consultative11.

    La loi-cadre du 23 juin 1956 consacre la territorialisation des colonies française, marquant la victoire des thèses du leader ivoirien du Rassemblement démocratique africain Félix Houphouët-Boigny sur le fédéralisme défendu par Modibo Keïta et Léopold Sédar Senghor. Chaque territoire est doté d'un Conseil de gouvernement. Les conseils généraux deviennent des assemblées territoriales avec des compétences limitées. Les Assemblées territoriales sont élus au suffrage universel direct et élisent en leur sein 5 représentants pour siéger au Grand conseil de l'AOF ou de l'AEF11.

    Un chef de territoire est nommé par le gouvernement français. Il préside le conseil de gouvernement. Les décisions de ce conseil peuvent être annulées par le ministre de la France d'Outre-mer11.

    Le 3 mars 1957, les élections des assemblées territoriales ont lieu dans l'ensemble des territoires. Au Soudan français, l'US-RDA obtient 57 sièges contre 7 à l'Union Dogon et 6 au PSP. Le premier conseil de gouvernement est constitué le 21 mai 1957sous la présidence de Jean-Marie Koné11.

    Modibo Keïta devient secrétaire d'État à la présidence du conseil (Gouvernement Félix Gaillard du 6 novembre 1957 au 17 mai 1958)11.

    Fédération du Mali

    La question du fédéralisme divise les dirigeants africains au sein même du RDA. L’ivoirien Félix Houphouët-Boigny s'oppose à la fédération ne voulant pas que la Côte d’Ivoire devienne « la vache à lait des autres territoires ». À l’opposé le Soudanais Modibo Keïta et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor soutiennent l’idée d’une fédération20.

    Le référendum du 28 septembre 1958 sur la Constitution de la République française voulue par le général De Gaulle contribue à la désunion, partageant les Africains en trois camps : les indépendantistes, les fédéralistes et les anti-fédéralistes20.

    Léopold Sédar Senghor qui souhaite une Afrique de l'Ouest unie et associée à la France appelle à voter oui. L’US-RDA appelle également à voter oui. Elle pense que le pays n'est pas prêt pour l'indépendance et souhaite avant toute indépendance réaliser l'unité entre les territoires. Les Ivoiriens soutiennent cette constitution. Seul le guinéen Ahmed Sékou Touré et le nigérien Bakari Djibo appellent à voter non20.

    La Guinée vote majoritairement non et devient indépendante. les autres territoires de l’AOF votent majoritairement pour et deviennent des États autonomes au sein de la Communauté française qui se substitue à l’Union française.

    Au congrès fédéral du RDA qui se tient à Bamako en décembre 1958, les Soudanais et les Sénégalais mènent la bataille du fédéralisme. Les délégués du Dahomey et de la Haute-Volta les soutiennent20.

    Le 31 décembre 1958, l'Assemblée constituante du Soudan adopte à l'unanimité une déclaration prévoyant la création d'une assemblée constituante fédérale dotée d'une délégation de pouvoir en vue de la définition des institutions fédérales11.

    Le 8 janvier 1959, Modibo Keïta est élu président du grand conseil de l'AOF 11.

    Le 14 janvier 1959, l’Assemblée fédérale de la Fédération du Mali se réunit à Dakar. Les délégations de 4 territoires étaient représentées : le Sénégal (présidée par Léopold Sédar Senghor), la République Soudanaise (présidée par Mahamane Haïdara), le Dahomey (présidée par Alexandre Adandé) et la Haute-Volta (présidée par Maurice Yaméogo). Modibo Keïta est élu président de l’Assemblée. En quatre jours, la constitution de la Fédération du Mali est adoptée. Chaque délégation doit rentrer dans son pays pour la faire ratifier21.

    Le 23 janvier 1959, l’Assemblée du Soudan adopte la constitution de la république soudanaise et la constitution fédérale. En Haute-Volta, Maurice Yaméogo change de position : après avoir défendu la Fédération du Mali, il souhaite maintenant une adhésion individuelle de son pays à la Communauté. Cette volte-face se fait sur la pression de la Côte d’Ivoire voisine. Au Dahomey, les partisans du fédéralisme échouent et le pays ne rejoint pas la Fédération. Seuls le Sénégal et le Soudan français adhérent à la Fédération du Mali21.

    Le 8 mars 1959, des élections générales ont lieu. L'US-RDA obtient la totalité des 80 sièges de l'Assemblée territoriale11.

    Résultats des élections du 8 mars 1959
    Inscrits 2 148 667
    Votants 693 335
    Union soudanaise-Rassemblement démocratique africain 522 080 voix
    Parti progressiste soudanais 167 575 voix

    Le 31 mars 1959, le Soudan français accède au statut d’autonomie interne11.

    Le 4 avril 1959, la Fédération du Mali devient officielle par la signature des accords de transfert de compétence et de coopération avec la France. La première assemblée fédérale est composée de 20 membres élus par pays, Sénégal et Soudan français. Elle se réunit la première fois le 4 avril 1959 à Dakar, capitale de la Fédération du Mali. Léopold Sédar Senghor est élu président de l’assemblée et Modibo Keïta devient chef du gouvernement fédéral. L’Assemblée fédérale vote l’adhésion de la Fédération du Mali à la communauté21.

    Modibo Keïta est désigné président du gouvernement de la Fédération du Mali. Le lendemain, le gouvernement fédéral est constitué11, à parité de Soudanais et de Sénégalais21 :

    • Président du conseil : Modibo Keïta (Soudan français)
    • Vice-président du conseil : Mamadou Dia (Sénégal)
    • Ministre de la Justice : Boubacar Guèye (Sénégal)
    • Ministre de l'information et de la sécurité : Tidiani Traoré (Soudan français)
    • Ministre de la Fonction publique : Ousmane Bâ (Soudan français)
    • Ministre des Finances : Doudou Thiam (Sénégal)
    • Ministre des Travaux publics Amadou Mamadou Aw (Soudan français)
    • Ministre de l'Éducation et de la Santé : Abdoulaye Fofana (Sénégal)

    Le congrès constitutif de Parti de la fédération africaine se tient à Dakar du 1er au 3 juillet 1959. Il regroupe l'US-RDA, l'Union progressiste du Dahomey, le Mouvement populaire sénégalais, le Parti du rassemblement africain (PRA) et l'Union démocratique voltaïque (UDV-RDA) de Haute-Volta11.

    Les négociations entre la France et la Fédération du Mali se tiennent à Paris du 18 janvier 1960 au 4 avril 1960. Les accords remettent aux deux États fédérés toutes les compétences détenues par la Communauté. Le président de la République française était de droit le président de la communauté. La France participe à la formation des armées fédérales et possède des bases militaires sur leur territoire. Ces accords sont ratifiés par l’Assemblée nationale française le 9 juin 1960 puis par le Sénat le 13 juin. Ils sont ensuite ratifiées par les Assemblées du Sénégal et du Soudan qui votent le 14 juin le transfert de leur compétence à la Fédération du Mali dans plusieurs domaines : politique étrangère, défense, monnaie, politique financière et économique commune, contrôle de la justice et de l'enseignement supérieur, organisation générale des transports communs et des télécommunications. L’indépendance est proclamée le 20 juin 196021,22.

    Crise de la Fédération

    Les divergences entre les Soudanais et les Sénégalais sont nombreuses. Les Soudanais souhaitent rapidement la fusion entre les deux nations pour n’en former qu’une seule. Ils souhaitent aussi éviter que Léopold Sédar Senghor ne deviennent président, fonction que doit occuper selon eux Modibo Keïta 23.

    En août 1960, Modibo Keïta critique les essais nucléaires français dans le Sahara, ce qui irrite le président français Charles de Gaulle et le Premier ministre Michel Debré24.

    Au conseil fédéral du 19 août 1960, Mamadou Dia est déchargé de ses fonctions ministérielles qui sont confiées à Modibo Keïta, prétextant, selon une déclaration faite à Radio-Mali, des menaces graves pour la Fédération du Mali. Mamadou Dia déclare que le président Modibo Keïta vient de tenter un coup d'État24.

    Le 20 août, l'assemblée sénégalaise proclame l'indépendance du Sénégal. Le gouvernement de Dakar reçoit les pleins pouvoirs pour 3 mois et l'état d'urgence est proclamé. Les frontières du Sénégal sont fermées et le trafic ferroviaire vers Kayes et Bamako est interrompu. Modibo Keïta est reconduit par train à la frontière soudanaise24.

    Le 5 septembre, Léopold Sédar Senghor est élu président21.

    Le 11 septembre, Claude Hettier de Boislambert, haut-représentant de la France auprès de la Fédération du Mali remettait ses lettres de créance au président du Sénégal, ce qui vaut reconnaissance de fait l’indépendance du Sénégal par la France21

    Le 28 août, le Mali et le Sénégal entrent aux Nations unies23.

    Première république

    Dans une déclaration lue par Mamadou Diarrah25, le congrès assigne au gouvernement des tâches prioritaires :

    • s'attaquer immédiatement et vigoureusement à la décolonisation économique ;
    • instituer rapidement des structures économiques nouvelles en renversant et en développant les circuits commerciaux dans le cadre d'une planification socialiste fondée sur les réalités africaines ;
    • user de tous les moyens pour implanter une infrastructure ferroviaire, routière, fluviale et aérienne conforme aux besoins du pays ;
    • intensifier la production agricole pour augmenter la consommation intérieure et le potentiel d'exportation ;
    • user de tous les moyens pour l'implantation d'industries de transformation afin d'éviter des frais inutilement élevés ;
    • accentuer les recherches minières pour faire du Mali un État digne de l'Afrique moderne ;
    • diriger et contrôler efficacement l'économie du pays par l'État qui y pendra une part de plus en plus active, notamment par la mise en place d'un Office national du commerce extérieur et l'intensification du secteur coopératif.

    Économie de type socialiste

    Le régime souhaite une modernisation de l'agriculture dans le sens d'un socialisme collectiviste. L'État tente de lutter contre les chefferies traditionnelles et de mettre en place de collectivités socialistes dans les campagnes, afin de promouvoir le « champ collectif », cultivé par l'ensemble des villageois. Ainsi, sont mis en place des groupements ruraux de producteurs et de secours mutuels (GRPSM) au niveau des villages, regroupés au niveau des arrondissements au sein de groupements ruraux associés et au niveau des cercles au sein des sociétés mutuelles de développement rural (SMDR). Les paysans sont incités à adhérer à l'US-RDA et à participer aux « contributions volontaires » et aux « investissements humains », travaux non rémunérés tel que construction de routes ou de dispensaires26.

    Le champ collectif (maliforo en bambara) est obligatoire dans chaque village. Le bénéfice de la vente de ses produits est utilisé pour l'entretien des structures coopératives et les investissements intravillageois. Les paysans s’investissent peu dans ces champs collectifs dont la production est inférieure de 30 % en moyenne par rapport aux champs familiaux26.

    Les paysans sont forcés de vendre leur production de céréales à des prix très bas fixés par l'État. L’objectif est d'assurer un approvisionnement des villes, sûr et à faible coût. Mais les paysans préfèrent vendre leur production aux commerçants privés plutôt qu'à l’Office des produits alimentaires maliens (OPAM), organisme étatique qui bénéficie pourtant du monopole26.

    En octobre 1960, la Société malienne d’importation et d’exportation (Somiex) est créée et se voit attribuer le monopole des exportations des productions locales et de l’importation des produits manufacturés et de biens alimentaires comme le sucre, le thé et le lait en poudre, et leur distribution à l’intérieur du pays. Ce qui mécontente les commerçants dont beaucoup ont soutenu l’US-RDA avant l’indépendance.

    Le 1er juillet 1962, le gouvernement créé le Franc malien qui remplace le franc CFA. Le franc malien n’est pas convertible et la détention de l’ancienne devise est interdite. Cette décision aggrave les dissensions avec les commerçants. L’un d’eux est emprisonné pour détention de francs CFA. Le 20 juillet 1962, une manifestation de commerçant est violemment réprimée, faisant plusieurs morts. Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko, ancien responsable du Parti progressiste soudanais sont arrêtés avec Kassim Touré, chef de file des commerçants de Bamako. Ils sont jugés pour complot contre l’État par un tribunal populaire du 24 au 27 septembre 1962 qui les condamne à la peine de mort, peine commuée en condamnation à perpétuité. Ils mourront au bagne de Kidal dans le Nord du Mali.

    Le franc malien ne parvient pas à se maintenir face aux francs Cfa. Un marché noir s’instaure par des commerçants vendant aux pays voisins du bétail ou des céréales et achetant des marchandises importées pour être revendu au Mali sans paiement des taxes et droits de douanes. Ce marché noir entraîne un manque à gagner pour le budget de l’État, déficitaire de 1960 à 1968.

    En 1961, la régie des transports du Mali est créée en vue d’assurer l’acheminement des marchandises exportées (arachides et cotons) ou importés vers et depuis le Port d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Cet acheminement par camion a été mis en place à la suite de la fermeture de la ligne de chemin de fer entre Bamako et Dakar.

    La compagnie Air Mali est créée avec des avions principalement importés d’Union soviétique.

    Plusieurs industries sont créées avec l’aide financière de différents pays, comme la Société des conserveries du Mali à Baguinéda avec la Yougoslavie, l’usine céramique du Mali avec la Corée du Nord, une cimenterie avec l’URSS, la Société nationale des tabacs et allumettes avec la République populaire de Chine

    Relations internationales : non alignement et panafricanisme affiché24

    Le dialogue avec la France est tendu. Le président Modibo Keïta annonce que le Mali fait partie des pays non alignés. À la suite d'un accord entre Paris et Bamako, les troupes françaises stationnées à Gao, Tombouctou, Nioro, Ségou et Kayes doivent être regroupées sur la base de Kati avant le 1er octobre.

    En janvier 1961, Modibo Keïta, soutenant les Algériens dans leur guerre d'indépendance réclame le départ immédiat de toutes les troupes françaises stationnées au Mali, soit 2200 hommes. L'évacuation de la base française de Kati se termine en juin, celle de Tessalit en juillet et celle de Gao en août. Le dernier détachement français quitte la base aérienne de Bamako en septembre.

    Après la visite d'André Malraux, ministre d'État français chargé des affaires culturelles à Bamako en mai 1961 puis celle de Seydou Badian Kouyaté à Paris, des négociations franco-maliennes s’ouvrent à Bamako en juin entre une délégation française conduite par M. Leprette et une délégation malienne conduite par Idrissa Diarra, secrétaire politique de l'US-RDA. Ces discussions sont suspendues au bout de 3 semaines et reprennent à Paris le 12 janvier 1962. La délégation française est alors présidée par Jean Foyer, ministre de la Coopération et Georges Gorse, secrétaire d'État aux affaires étrangères. Après 15 jours de négociations, des accords de coopération économique, financière, culturelle entre les deux pays sont définis

    En juin 1961, le Mali décide de quitter l'Union monétaire ouest-africaine (UMOA), créant de nouvelles tensions entre Paris et Bamako. Pourtant des discussions s'engagent entre les deux partis en vue d'une coopération financière. En juillet 1963, deux accords sont signés, un accord financier provisoire signé par Valéry Giscard d'Estaing, ministre français des Finances et M. Ndouré, ministre malien du Commerce et des Transports, un accord commercial signé par Raymond Triboulet, ministre français de la Coopération et M. Ndouré.

    En janvier 1967, de nouvelles négociations débutent à Paris, prévoyant le retour à terme du Mali au sein de l'UMOA. Des accords conclus en décembre 1967 prévoient à partir du 1er mars 1968 le principe de convertibilité du franc malien.

    Le Mali de Modibo Keïta entretient des relations avec les pays de l'Est et de l'Ouest. Des accords de coopération sont ainsi signés avec les États-Unis, la Tchécoslovaquie, la République populaire de Chine, la Yougoslavie et Israël. En septembre 1961, le Mali participe à la conférence des non alignés à Belgrade.

    En 1961, le mali se tourne vers la Guinée de Ahmed Sékou Touré et le Ghana de Kwame Nkrumah qui est le premier chef d'État a effectué une visite officielle de 5 jours au Mali. Les trois pays tentent de créer une Union des États africains en mai 1961.

    En février 1961, le Mali reconnaît le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ainsi que le gouvernement congolais installé à Stanleyville par Antoine Gizenga.

    En octobre 1963, Le Mali joue le rôle de médiateur dans le conflit qui oppose le Maroc et l'Algérie, dénommé la « petite guerre des sables ».

    Les relations avec le Sénégal se normalise progressivement avec la venue d'un ministre sénégalais à Bamako en décembre 1962, la suppression des visas entre les deux pays en février 1963 ainsi que le principe de réouverture de la ligne de chemin de fer entre les deux pays puis en juin la signature de 5 accords sénégalo-maliens, précédant une rencontre entre les chefs d'État, Modibo Keïta et Léopold Sédar Senghor. Léopold Sédar Senghor est reçu officiellement à Bamako en décembre 1965, Modibo Keïta à Dakar en novembre 1966.

    Avec la Mauritanie, les accords sont tendus dès l'indépendance. Le Mali critique l'attitude des maures souhaitant poursuivre l'esclavage de maliens, la Mauritanie reproche les connivences entre le Mali et le Maroc tentant à démanteler la Mauritanie. Cependant, en février 1963, le président malien reçoit le président mauritanien Mokhtar Ould Daddah à Kayes et signe avec lui un accord frontalier.

    Le Mali joue un rôle actif au sein de l'Organisation de l'unité africaine. En décembre 1965, le Mali rompt ses relations diplomatiques avec Londres pour protester contre l'attitude du Royaume-Uni en Rhodésie.

    Durcissement politique

    En 1962 a lieu le 6e et dernier congrès de l’US-RDA qui institue six commissaires politiques chargés du contrôle du parti et de l’administration. Le mouvement de la jeunesse soudanaise, créée en 1959, est intégré au sein de l’US-RDA. Une milice populaire est mise en place ainsi qu’un service civique obligatoire et des brigades de vigilances. Ces mesures vont accroître l’impopularité du régime de Modibo Keïta27.

    En 1962, une première rébellion touarègue, limitée à la région de Kidal éclate pour refuser l'autorité du président Modibo Keïta. Les autorités maliennes répriment férocement et place la région du nord sous surveillance militaire28.

    En avril 1964, les 80 candidats de la liste unique présentée par l’US-RDA sont élus aux élections législatives27.

    Face aux difficultés économiques que connaît le Mali, auxquelles s’ajoute la rébellion touarègue au nord, le parti unique US-RDA est en proie aux divisions entre une aile modérée et une aile radicale. En 1967 Modibo Keïta, qui a tenté l’équilibre, s’allie avec les radicaux qui prônent la révolution active. Le bureau politique national de l’US-RDA est dissous et remplacé par le Comité national de défense de la révolution (CNDR).

    Le 22 janvier 1968, Modibo Keïta dissout l’Assemblée nationale et décide de gouverner par ordonnance27.

    Le 19 novembre 1968 des quartiers officiers militaires, dont les capitaines Yoro Diakhité et Mamadou Cissoko et les lieutenants Youssouf Traoré, Kissima Doukara et Moussa Traoré renversent le régime de Modibo Keïta27. Le président est arrêté au retour d’un voyage officiel dans la région de Mopti.

    Régime militaire et autoritaire de Moussa Traoré

    Régime d'exception

    Un Comité militaire de libération nationale (CMLN) est formé qui met en place un régime d’exception. Le 23 novembre 1968, un gouvernement placé sous l'autorité du CMLN est constitué avec le capitaine Yoro Diakité comme Premier ministre. Le capitaine Charles samba Cissokho et le chef d'escadron de gendarmerie Balla Koné sont nommés respectivement ministre de la Défense nationale et ministre de l'Intérieur, de l'Information et de la Sécurité. Deux personnalités modérées du régime de l’US-RDA font partie du gouvernement: Jean-Marie Koné qui a négocié les accords franco-malien, nommé ministre des Affaires étrangères et Louis Nègre qui conserve son poste de ministre des Finances auquel s'ajoute le Plan et les Affaires économiques29.

    Le 7 décembre 1968, la constitution du 22 septembre 1960 est abolie et remplacée par la Loi fondamentale. le CMLN est l'organe suprême du pays, son président, Moussa Traoré, est chef de l'État. Le CMLN promet l'adoption rapide d'une nouvelle constitution et des élections dans l'année à venir29.

    Yoro Diakité est démis rapidement de ses fonctions de Premier ministre qui sont attribués au chef de l'État. Du 10 septembre au 26 novembre 1970 il occupe les fonctions de ministre de la Défense, de l'Intérieur et de la Sécurité. Il est démis de ces fonctions au profit de Kissima Doukara. Rayé des cadres de l'armée, il est arrêté pour tentative de coup d'État le 7 mars 1971 et condamné le 31 juillet aux travaux forcés à perpétuité dans une mine de sel où il meurt de mauvais traitement deux ans plus tard. Le capitaine Malick Diallo, ministre de l'Information est condamné en même temps à la même peine. En octobre 1971, Moussa Traoré prend le titre de colonel29.

    Les conseils municipaux élus sont dissous et remplacés par des délégations spéciales dont les chefs remplissaient les fonctions de maire8.

    Malgré l’interdiction des partis politiques, le parti malien du travail (PMT) s’active dans la clandestinité pour la défense des libertés individuelles et l'instauration du pluralisme politique. Les militants du PMT s'impliquent au sein de l'Union nationale des travailleurs du Mali, qui, lors de son 2e congrès (appelé « congrès de revitalisation des travailleurs maliens », réclame le départ des militaires. La junte militaire fait dissoudre la direction de l'UNTM et arrêter des membres du bureau syndical30.

    Deuxième république : le parti unique

    Moussa Traoré fait approuver le 2 juin 1974 une nouvelle constitution créant la 2e république par référendum. Le Oui l’emporte par 99,71 % mais l’opposition qualifie ce référendum de « farce »31.

    Le 30 mars 1976, le parti unique Union démocratique du peuple malien (UDPM) est créé. Le régime autoritaire met en place également l'Union nationale des jeunes du Mali afin de contrôler la jeunesse et réduire l’influence du syndicat étudiant, l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM), qui avait des liens avec des partis clandestins comme le PMT, le Parti malien pour la démocratie et la révolution (PMDR) et le Comité de défense des libertés démocratiques au Mali (CDLDM)32.

    Le 16 mai 1977, Modibo Keïta meurt, officiellement d’un œdème pulmonaire33. Cependant, aucune autopsie n’ayant été pratiqué, les raisons de sa mort sont incertaines : manques de soin, empoisonnement sont des raisons invoqués par les proches de l’ancien président34.

    Affichage d'une volonté d'ouverture

    Moussa Traoré décide rapidement de se séparer de l’aile dure du Comité militaire de libération nationale qui lui reproche sa volonté d’ouverture. Il fait arrêter le 28 février 1978, Kissima Doukara, ministre de la Défense et de l'Intérieur Karim Dembélé et Tiécoro Bagayoko, directeur des services de sécurité, en leur reprochant une tentative de coup d'État. Le 30 avril, les directeurs de la Somiex et de la Comatex, des proches de Tiécoro Bagayogo, sont arrêtés pour corruption35.

    Le procès politique de « la bande des trois » a lieu du 18 au 21 octobre, Kissima Doukara et Tiécoro Bagayoko sont condamnés à mort, Karim Dembélé est condamné à 20 ans de travaux forcés. Deux ans plus tard, le 28 juin 1980, ils seront de nouveau jugés, cette fois pour détournement de fonds publics. Kissima Doukara, et Nouhoun Diawara, ancien intendant général de l'armée sont condamnés à mort pour détournement de fonds publics tandis que Tiécoro Bagayoko, ancien directeur des services de sécurité est condamné à 5 ans de travaux forcés et Karim Dembélé à 3 ans de prison35.

    Le 4 mai 1978, un remaniement ministériel permet l'entrée au gouvernement de jeunes intellectuels progressistes, séduit par une prétendue ouverture démocratique, comme Alpha Oumar Konaré qui devient ministre Jeunesse, des Sports, des Arts et de la Culture35.

    Lors de l’élection présidentielle du 19 juin 1979, Moussa Traoré, candidat unique, est élu, ainsi que 82 députés, tous membres de l’UDPM36.

    Contestations du régime par les étudiants et élèves

    La jeunesse, et plus particulièrement les lycéens et les étudiants, sont les principaux contestataires du régime de Moussa Traoré.

    Le 7 février 1977, une grève des étudiants est lancée par l'Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM) contre l'instauration d'un concours d'entrée pour les établissements de l'enseignement supérieur. Un accord conditionnel est signé par Samba Lamine Sow, secrétaire général de l'UNEEM, mais est contesté par la base. Le 10 février, une manifestation violente se déroule à Bamako, organisée par une fraction de l'UNEEM opposé à l'accord. Boniface Diarra, secrétaire général de l'UNEEM à l'École normale d'administration, est arrêté par la police35.

    Le 22 février le gouvernement exige des parents qu'ils fassent pression sur les lycéens pour reprendre les cours, les menaçants de leur faire rembourser les frais de scolarité. Les étudiants doivent s'engager à ne pas faire grève pendant une période de 10 ans. La majorité des élèves reprennent les cours35.

    Le 24 avril le ministre de l'éducation nationale annonce la dissolution du bureau de l'UNEEM et la fermeture des établissements scolaires de Bamako. Ceux-ci rouvrent le 6 mai. Le 9 mai, une manifestation est organisée pour demander la libération de B Diarra. La police interpelle de nombreuses personnes. Le 17 mai, Modibo Keïta est enterré à Hamdallaye à Bamako. Une manifestation spontanée rassemble plusieurs milliers de personnes. L'état d'urgence est décrété et une centaine de personnes sont arrêtées35

    Parallèlement à la mise en place du parti unique, le régime créé l'Union nationale des jeunes du Mali (UNJM), une organisation étatique censée contrôler toutes les activités de la jeunesse. Les 20 et 21 janvier 1978 se tient au congrès constitutif de l'UNEEM en tant que section de l'UNJM, le mouvement étudiant affirme sa volonté d'autonomie et de noyautage de l'UNJM. Modibo Diallo est élu secrétaire général. Du 26 au 29 juin, lors du congrès constitutif (UNJM), S. Samacké, ancien membre de l'organisation des jeunes de l'US-RDA, proche d’Alpha Oumar Konaré, est élu secrétaire général35.

    En décembre 1978, le deuxième congrès de l'Uneem se tient. Le bureau est renouvelé et une ligne politique est affirmée : se démarquer du pouvoir et promouvoir le socialisme. Tiébilé Dramé, secrétaire général, fait adopté à l'unanimité le retrait de l'organisation étudiante de l'UNJM. Le 29 janvier 1979, l'UNEEM organise une marche de soutien aux élèves de la République centrafricaine contre la dictature de Jean-Bedel Bokassa. Le gouvernement malien accuse les 2000 élèves d'ingérence dans les affaires intérieures d'un autre État35.

    L'Uneem boycotte le congrès constitutif de l'Union démocratique du peuple malien (UDPM) qui se tient du 29 au 31 mars. Le 1er mai, l'UNEEM se retire effectivement de l'UNJM35.

    Le 7 août, l'UNEEM organise une campagne d'information et de sensibilisation pour populariser ses revendications : suppression des concours dans l'enseignement supérieur et la fonction publique, dotation en cantines et internats des lycées régionaux, suppression du tronc commun, augmentation des bourses et leur paiement à terme échu. Le 26 novembre, une grève a lieu dans tout le pays pour la satisfaction des revendications. Le 26 novembre, une marche sur le ministère de l'Éducation nationale à Bamako est organisée. Des milliers d'élèves envahissent la cour du ministère et prennent le ministre en otage pour l'obliger à lire les revendications. Le 4 et 5 décembre, la fermeture des établissements scolaires est décidée Moussa Traoré qui limoge le directeur de la sécurité. Le 17 décembre, le gouvernement décide d'enrôler les élèves et étudiants dans l'armée. Amnesty International dénonce l'envoi de 375 élèves au camp des parachutistes de Djikoroni où ils sont rasés et battus35.

    Le 18 décembre, les femmes de Bamako manifestent contre l'enrôlement de leurs enfants et sont rejointes par les élèves et étudiants. La police tire sur la foule. Amnesty International recense 15 morts sur l'ensemble du territoire. Le pouvoir est contraint de négocier avec l'UNNEM par la médiation de l'Union nationale des femmes du Mali et accepte les revendications des étudiants, sans fixer de délais pour leur réalisation. Les lycées rouvrent le 14 janvier 198035.

    Le 15 janvier, au 2e congrès de l'UNJM, Sory Coulibaly, secrétaire du bureau exécutif de l'UDPM, annonce la dissolution de l'UNEEM. Le gouvernement décide qu’une seule organisation peut représenter la jeunesse ; l’Union nationale des jeunes du Mali. Le 13 février, une manifestation de lycéens arpente les rues de Ségou. La police intervient. Deux morts sont recensés et un élève et un enseignant sont arrêtés. Le 18 février, se tient un congrès extraordinaire de l'UNEEM. Abdoul Karim Camara, surnommé Cabral, est élu secrétaire général. Un mot d'ordre de grève pour réclamer la libération personnes arrêtées à Ségou, la restauration de l’UNEEM et le paiement des bourses35.

    Le 8 mars 1980, alors que le Mali accueille les chefs d'États des pays riverains du Sahara, l'UNEEM souhaite profiter de la présence de la presse internationale pour porter ses revendications. Des milliers de scolaires se regroupent dans le centre-ville de Bamako. Les manifestants s'en prennent aux vitrines des supermarchés, aux voitures de l'administration et aux bâtiments de l'État. La police réprime violemment les manifestants35.

    Les familles de Cabral et de Seudiou Mamadou Diarrah, secrétaire à l'information, sont arrêtées pour obliger les deux leaders étudiants à se rendre. Cabral est arrêté et torturé, obligé à prononcer à la radio un appel à la reprise des cours. Le 16 mars, il décède en prison en raison des tortures et de l'absence de soin. Le 19, un sit-in avenue de l'indépendance à Bamako rassemble plusieurs milliers d'élèves et étudiants qui réclament le corps de Cabral35.

    Des manifestations de soutien au régime sont organisées le 9 et le 22 mars mais rassemblent peu de monde. Le 29 mars, Moussa Traoré annonce la libération de tous les élèves, étudiants et professeurs et « pardonne les exactions des étudiants et élèves ». Le 31 mars, les cours reprennent. Du 8 au 12 avril se réunit le premier conseil national de l'UDPM. Constatant la faillite du parti et condamnant « l'attitude irresponsable des élèves et étudiants », il décide la tenue d'un congrès extraordinaire pour dynamiser le parti et la mise en place d'associations villageoises appelées ton ainsi qu'un service national de la jeunesse35.

    Le 14 avril, les forces de l'ordre interviennent violemment contre les élèves du lycée de Badalabougou à Bamako : dix élèves sont blessés. Le mouvement de grève reprend pour demander le paiement des bourses et l'autorisation de l'UNEEM35.

    En juin, les élèves et professeurs désertent les écoles et boycottent les examens pour protester contre le non-paiement des salaires et des bourses. Le 28 juin, les élèves et étudiants ayant obtenu le paiement des bourses reprennent les cours. Le 2 août, Alpha Oumar Konaré et Tierno Diarra sont remplacés respectivement au ministère de la jeunesse et de l'éducation par N'ji Mariko et le général Sékou Ly35..

    Combat pour le multipartisme

    En 1979, le Parti malien pour la démocratie et la révolution (PMDR) appelle, lors de sa conférence de Tombouctou en 1979, « les patriotes et démocrates maliens » à s’unir pour combattre le régime de Moussa Traoré30.

    En 1984 est créé le Front démocratique des patriotes maliens, en 1986 le Front national démocratique populaire (FNDP) qui comprend le Parti malien du travail (PMT), le PMDR, le PDPM, rejoint en 1989 par l'US-RDA30.

    L'Union nationale des travailleurs du Mali tient son conseil central extraordinaire les 28 et 29 mai 1990 et déclare : « Considérant que le parti unique constitutionnel et institutionnel ne répond plus aux aspirations démocratiques du peuple malien ; […] le conseil central extraordinaire rejette en bloc le dirigisme politique qui entrave le développement de la démocratie au Mali […] opte pour l'instauration du multipartisme et du pluralisme démocratique » 31.

    Le 15 octobre 1990 est créée l'Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP).

    Le 18 octobre 1990, le Comité nationale d'initiative démocratique (Cnid) est créée à Bamako par Mountaga Tall et Demba Diallo37, afin d’agir à visage découvert pour le multipartisme.

    Une semaine plus tard, le 25 octobre 1990, l’Alliance pour la démocratie au Mali est créé par des militants du PMT, du PMDR, du FDPM et de l’US-RDA38 créent l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), présidée par Abdrahamane Baba Touré39.

    Ces associations vont mobiliser la population, en organisant des marches à Bamako et dans d’autres villes du pays. Le 10 décembre 1990, le Cnid organise une manifestation pacifique qui réunit 10 000 personnes à Bamako40. Le 30 décembre 1990 une marche unitaire est organisée par le Cnid et l’Adéma à Bamako. Entre 30 000 à 50 000 personnes y participent41,42.

    Le régime interdit d’activité l’Adéma et le Cnid le 18 janvier 199141.

    Le 18 janvier 1991, une nouvelle manifestation est organisée à Bamako. Mountaga Tall, le leader du Cnid est blessé par un tir de grenade lacrymogène40.Le lendemain, une manifestation a lieu à Ségou.

    Le 3 mars 1991, une marche unitaire rassemble le Cnid, L’adéma, l’Association pour la justice, la démocratie et le progrès (AJDP) et la Jeunesse libre et démocratique (JLD). Le 17 mars 1991, l’Adema, le Cnid et l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) organisent une marche silencieuse en souvenir de Cabral, leader étudiant assassiné le 17 mars 198040.

    Le Comité de coordination des associations et des organisations démocratiques, communément appelé Mouvement démocratique voit le jour le 22 mars 1991. Il est constitué par le Cnid, l’Adéma, l’AJDP, le JLD, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), l’Association malienne des droits de l'homme (AMDH), l’AEEM et le barreau40.

    Le 26 mars 1991, Moussa Traoré est arrêté par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré. Un comité de réconciliation nationale est formé par les militaires31.

    Rébellion touarègue

    Le 27 juin 1990, un poste de gendarmerie est attaqué à Ménaka. C'est le point de départ de l'insurrection armée menée par le Mouvement populaire de l'Azawad de Iyad Ag Ghali28.

    Article détaillé : Rébellion touarègue de 1990-1995.

    Économie

    Sous le régime militaire, les champs collectifs et l'obligation de vente des céréales sont abandonnés. À partir de 1972 sont créés les Opérations de développement rural (ODR), ayant pour mission de vulgariser de nouvelles techniques de culture, d'approvisionner les paysans en matériel agricole et en intrants (engrais) et de commercialiser leurs productions. Les ODR sont centrés sur les cultures de rentes (riz, arachide, coton) au détriment des cultures traditionnelles locales tel le mil, le sorgho ou le maïs. Il faut attendre la fin des années 1970 pour que ces cultures vivrières trouvent leur place au côté des cultures de rente. Les paysans se sont pas associés aux décisions les concernant, les ODR servent uniquement l'intérêt de l'État avec comme objectif d' « intégrer les paysans à l'économie capitalisme mondiale » 26. Les cultures de rentes (Arachide, 28 000 tonnes et le coton, 108 000 tonnes en 1980-1981), rapportent des devises à l'État qui permet de résorber le déficit chronique de la balance des paiements. Ainsi, le coton représente entre 40 et 50 % des recettes d’exportations 10.

    La grande sécheresse de 1973-1974 a profondément touché le Mali : 38 % de la population est sinistrée, les 2/5 du cheptel est mort, les productions vivrières sont réduites de 37 % 10.

    Transition démocratique

    Le Comité de réconciliation nationale rencontre les organisations démocratiques regroupées au sein du Comité de coordination des associations et des organisations démocratiques (CCAOD). Ils décident de constituer le Comité transitoire pour le salut du peuple (CTSP), qui comprend dix militaires et quinze représentants des organisations démocratiques dont 4 représentations des associations de jeunes et deux du mouvement de rébellion du nord. Le CTSP, présidé par Amadou Toumani Touré assume les fonctions de gouvernement provisoire31.

    Le CTSP organise une conférence nationale du 29 juillet 1992 au 12 août 1992 afin d’élaborer une nouvelle constitution et définir le processus électoral.

    Le multipartisme est reconnu et une charte des partis politiques a été établi par une ordonnance CTSP le 10 octobre 199143.

    Les maliens approuvent par référendum le 12 janvier 1992 la nouvelle constitution. Le oui l’emporte avec 98,35 % des suffrages. Des élections municipales sont organisées la semaine suivante le 23 février et le 8 mars puis des élections législatives le 23 février et le 8 mars. Sur les 48 partis déjà créés, 22 participent aux élections et 10 obtiennent des élus. L’Adéma-Pasj, avec 76 députés sur 116, obtient une large majorité absolue. Le nouveau gouvernement signe un pacte national de réconciliation avec les Touaregs le 11 avril 199244qui prévoit notamment : l’intégration des ex-rebelles dans les services publics (corps en uniforme et administration générale) et dans les activités socio économiques; l’allégement du dispositif militaire dans les régions du Nord; le retour de l’administration et des services techniques dans le Nord; la reprise des activités économiques et la mise en œuvre de programmes de développement socio-économique d’envergure pour le moyen et le long terme. L’élection présidentielle du 12 et 26 avril 1992 clôt le processus électoral de l’année 1992. Le candidat de l’Adéma-Pasj Alpha Oumar Konaré l’emporte au second tour face à Tiéoulé Mamadou Konaté, candidat de US-RDA et devient le premier président de la 3e république.

    Troisième république

    Premières élections démocratiques depuis Modibo Keïta

    En février 1993, Moussa Traoré est condamné à mort (il sera gracié en 2002).

    Des élections législatives ont lieu au Mali en 1997. Inscrites dans un processus électoral incluant l’élection présidentielle et les élections communales, elles se déroulent dans un climat tendu entre l’opposition et le pouvoir. Une révision du code électoral est votée quelques semaines avant le scrutin. Un premier tour, organisé dans la confusion le 13 avril 1997, est invalidé par la Cour constitutionnelle. Le refus du gouvernement d’interrompre le processus électoral comme demandé par l’opposition regroupée au sein du Collectif de l’opposition (Coppo) aggrave les tensions. Les élections ont finalement lieu les 20 juillet 1997 et 3 août 1997. Alors qu’une grande partie de l’opposition a appelé au boycott, le parti du président Alpha Oumar Konaré, l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice remporte largement les élections. L’approche des élections de 1997 crée un climat tendu entre la majorité et l’opposition. Le gouvernement tente de réformer la loi électorale pour créer une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) chargée d’organiser les élections et modifier le mode de scrutin. L’opposition, qui craint que cette réforme renforce le parti au pouvoir saisi la Cour constitutionnelle qui censure le 25 octobre 1996 le projet de loi adopté par l’assemblée nationale45. Le gouvernement présente un nouveau texte qui est adopté par l’Assemblée nationale le 14 janvier 199746. Trois jours plus tard, la Ceni est mise en place et prépare dans la précipitation les élections législatives dont le premier tour a lieu le 13 février 1997. Le scrutin se déroule dans la confusion, en raison notamment de l’absence de listes électorales fiables. L’opposition réclame l’annulation du scrutin, la suspension du processus électoral, la démission du gouvernement et la dissolution de la Ceni47. La Cour constitutionnelle annule le scrutin mais le processus électoral se poursuit. L’opposition, qui se réunit au sein du Collectif des partis de l’opposition (Coppo), décide de boycotter les élections à venir. À l’élection présidentielle, le président Alpha Oumar Konaré se retrouve face à un seul candidat, Mamadou Maribatrou Diaby, candidat du petit Parti pour l'unité, la démocratie et le progrès (PUDP) et est réélu avec plus de 95 % des suffrages. Le 8 juin 1997, le président est investi pour un second mandat de cinq ans dans un climat tendu48. Les élections législatives qui se tiennent en juillet sont elles aussi boycotté par une grande partie de l’opposition. Le scrutin qui se déroule dans un climat de violence donne la victoire à l’Adéma-Pasj qui obtient 128 des 147 sièges. Les violences se poursuivent avec notamment le lynchage d’un policier lors d’un meeting de l’opposition le 10 août 1997, entraînant l’arrestation des principaux chefs de l’opposition, Me Mountaga Tall, président du CNID, Almamy Sylla, président du collectif de l'opposition, Youssouf Traoré de l'UFDP, Seydou Badian Kouyaté de l'US-RDA, Mohamed Lamine Traoré, ancien ministre de l'Intérieur, chef du MIRIA, Fanta Diarra, présidente des femmes du Congrès national d'initiative démocratique (CNID) 49.

    La décentralisation est l’une des œuvres la plus importante de la 3e république. Si elle faisait partie des discours des deux premières républiques, elle n’avait jamais été mise en acte. Le 11 février 1993, une loi50 définie les collectivités territoriales du Mali qui sont les régions, le district de Bamako, les cercles, les communes urbaines et les communes rurales, chacune étant dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière et aucune ne peut établir ou exercer de tutelle sur une autre collectivité. Les collectivités s’administrent librement par des assemblées ou conseils élus qui élisent en leur sein un organe exécutif. Le 16 octobre 1996, 684 communes rurales sont créées et viennent s’ajouter aux 19 communes urbaines existantes8.

    Retour au pouvoir d'ATT

    Le 1er septembre 2001, Amadou Toumani Touré, dit ATT, demande et obtient sa mise en retraite anticipée de l’armée pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle51. Il est élu président du Mali en mai 2002 avec 64,35 % des voix au second tour. Son adversaire Soumaïla Cissé, ancien ministre, obtient 35,65 % des voix. Il nomme Ahmed Mohamed ag Hamani comme premier ministre en le chargeant de réunir un gouvernement de grande coalition.

    Le 29 avril 2007, Amadou Toumani Touré est réélu au premier tour avec 71,20 % des voix, mais cette élection est contestée par les principaux candidats de l’opposition52,53.

    Les relations commerciales, politiques et culturelles avec la France se ralentissent tandis que celles avec la Chine, la péninsule arabique et les États-Unis se renforcent54. L'élite intellectuelle et les étudiants se tournent vers les États-Unis, aux débouchés plus prometteurs et à la politique migratoire plus ouverte. Les commerçants s'orientent avec les pays arabes et du golfe, la proximité religieuse, tel le pèlerinage à La Mecque, favorisent ces échanges.

     


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  • Éducation au Mali

     

    Sommaire

     

    Le système éducatif malien, dont les objectifs ont été définis sous la présidence de Modibo Keïta, connaît une profonde évolution ces quinze dernières années avec l’augmentation de la scolarisation des enfants. Le taux brut de scolarisation1 en 2001/2002 était de 64 % (75 % pour les garçons, 54 % pour les filles)2.

    Malgré une politique faisant appel au secteur privé et une implication importante des ONG, le système éducatif malien reste confronté à de nombreuses difficultés : retard dans la scolarisation des filles, manque de moyens (infrastructures, manuels scolaires, personnel) dû notamment aux restrictions budgétaires imposées par les institutions internationales, classes surchargées, abandons fréquents.

    À côté du système classique se développent d’autres formes de scolarisation comme les clos d’enfants pour les plus jeunes ou les médersas.

    Histoire

    La période coloniale (Soudan français)

    Enfants de l'École des otages créée à Kayes (Mali) par Galliéni

    Au moment de la colonisation française, les écoles construites par les Français vont servir à installer le pouvoir colonial. Joseph Gallieni fait construire l’« école des otages » à Kayes le 1er décembre 18863, puis d’autres à Bafoulabé et Kita. Les colonisateurs français voulaient recruter de force les fils de chef et de notable afin de les surveiller et les former pour devenir des auxiliaires. Le programme était basé sur l’acquisition de rudiments de français et de mathématiques. En 1887, sept des dix postes militaires au Soudan français avait une école. Mais le successeur de Joseph Galliéni, Louis Archinard, supprime, pour raison budgétaire, toutes les écoles entre 1890 et 1893, à l’exception de la mission catholique de Kita et de l’école des otages de Kayes4.

    Avec l’arrivée de Louis Edgard Trentinian (gouverneur entre 1895 et 1899, des écoles sont de nouveaux ouvertes afin de former les cadres subalternes de l’administration (interprète et commis) et les employés de commerces et tenter de réprimer toute velléité de résistance4. Ainsi, le 28 avril 1898, l'École des fils de chefs recevait Adama Traoré et Souleymane Traoré, les deux fils de Babemba Traoré, roi du Kénédougou qui venait de se suicider avant l’entrée des Français dans Sikasso3. Les « écoles des otages » deviennent les écoles des fils de chefs et d’interprètes.

    En 1916, une école professionnelle, l’école primaire supérieure, qui portera le nom de Terrasson de Fougères en 1931, est ouverte à Bamako5.En 1946/1947, elle devient le Collège classique Terrasson de Fougères puis le 20 mai 1950 le Lycée Terrasson de Fougères. À l’indépendance du Mali, il portera le nom de Askia Mohamed3.

    L’enseignement en Afrique-Occidentale française (AOF) dont fait partie le Soudan français, s’organise progressivement avec des arrêtés de 1903, 1912 et 1948. Cependant, cette école reste pour une élite. À l’indépendance, seulement 8 % des enfants étaient scolarisés4.

    L'indépendance du Mali et la première république

    Le premier président du Mali indépendant, Modibo Keïta proclame l’éducation comme une priorité. La première république affiche comme volonté un enseignement de masse et de qualité, qui permettrait au Mali de disposer des cadres nécessaires pour le développement du pays. L’éducation doit préserver la culture et les valeurs maliennes, « décoloniser les esprits ». L’enseignement fondamental passe de 6 à 9 ans, l’examen de fin d’études primaires est supprimé. En 1962 la loi instituant le système éducatif est adoptée et un programme de construction d’écoles, de recrutement et de formation des enseignants et de fourniture d’équipements est décidé. À la fin des années 1960, un tiers des garçons et 20 % des filles sont scolarisés, soit trois fois plus qu’en 1960 à l’indépendance6.

    Le régime autoritaire de Moussa Traoré

    Le coup d’État militaire de 1968 et le régime autoritaire de Moussa Traoré donne un coup d’arrêt au processus. La fonction enseignante est dévalorisée, le corps enseignant et son syndicat, le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) sont réprimés. D’autre part, les économies budgétaires imposées par les organisations internationales (FMI, Banque mondiale) entraînent une baisse du budget de l’éducation nationale qui aura comme conséquences une diminution des effectifs enseignants, démotivés par des retards de paiements. Ainsi, les effectifs d’enseignants de l’enseignement fondamental baissent de plus de 10 % entre 1985 et 19907. En 1980, la ruralisation des écoles instaure leur autofinancement. La crise de l’école, les multiples conflits entre le régime de Moussa Traoré et les enseignants et les élèves entraînent la désaffection des familles pour l’école. Entre 1968 et 1989, le taux de scolarisation passe de 29 % en à 22 %8.

    L'école devient le terrain de la lutte pour la démocratie. Des révoltes étudiantes éclatent en 1970 et 1972, puis de façon plus structurée en 1976/1977 et 1980. Elles sont violemment réprimées par le pouvoir. Le 17 mars 1980, le leader de l'Union nationale des élèves et étudiants du Mali, Abdoul Karim Camara dit Cabral est assassiné9.

    La troisième république

    Avec l’instauration de la troisième république et l’élection d’Alpha Oumar Konaré à la présidence de la République, l’éducation redevient une priorité, contrariée cependant par le manque de moyens. L’État fait appel au privé pour l’aider à accueillir une population scolaire plus nombreuse. En juillet 1994, l’enseignement privé est reconnu par l’État qui contrôle la conformité des programmes et organise les examens. Les écoles communautaires10 créées, gérées et financées par des communautés villageoises ou des associations bénéficiant de la reconnaissance et du soutien de l’État. Pour l'année scolaire 1997-1998, les 1 369 écoles communautaires accueillaient 83 360 élèves11.

    Politique de l’éducation

    Le Prodec

    École communautaire de Maréna, région de Kayes au Mali, février 2005

    En 1996, faisant face aux critiques du système éducatif et de ses faiblesses, les autorités maliennes décident de mettre en place un programme pluriannuel. En 1999 est validé avec la Banque mondiale le Programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC) qui fixe comme objectif d’atteindre un taux brut de scolarisation de 95 % au premier cycle de l’enseignement fondamental à l’horizon 2010. Onze axes prioritaires sont définis12 :

    • Une éducation de base de qualité pour tous
    • Un enseignement professionnel adapté aux besoins de l’économie
    • Un enseignement secondaire général et technique rénové et performant
    • Un enseignement supérieur de qualité adapté aux besoins prioritaires et aux coûts maîtrisés
    • Une utilisation des langues maternelles parallèlement à celle du français ;
    • Une politique du livre et du matériel didactique et opérationnel ;
    • Une politique soutenue de formation des enseignants ;
    • Un partenariat véritable autour de l’école ;
    • Une restructuration et un ajustement institutionnel nécessaires à la refondation du système éducatif ;
    • Une politique de communication centrée sur le dialogue et la concertation entre tous les partenaires ;
    • Une politique de financement soutenue, rééquilibrée, rationnelle et s’inscrivant dans la décentralisation.

    La part de l’éducation dans le budget de l’État est passée de 26,60 % en 2001 à 30,06 % en 2004. Sur la période 2001-2004, 2 812 salles de classes ont été construites, 4 Instituts de formation des maîtres (IFM à Sikasso, Koro, Tominian et Nara) et 9 Centres d’animation pédagogique (CAP)13.

    Le Prodec a obtenu des résultats au niveau quantitatif. Le nombre d’élèves a presque triplé entre 1991/1992 et 2000/2001.

    Évolution des effectifs de l’enseignement : élèves scolarisés14
    Niveau1991/19922000/2001
    Enseignement préscolaire et spécialisé 10 000 24 140
    Enseignement fondamental 510 000 1 385 000
    Enseignement secondaire, technique et spécialisé 23 630 86 158
    Total 543 630 1 495 298

    L’accès à l’éducation de base est passé de 47,8 % en 1996-1997 à 72 % en 2004-200515.

    La hausse de la scolarisation implique pour une part importante les écoles privées ou communautaires.

    Répartition des effectifs de l'enseignement fondamental au Mali
    Répartition des effectifs de l'enseignement fondamental au Mali13
    Type d’établissement2001/20022003/2004
    Écoles publiques 61,3 % 58,8 %
    Écoles communautaires 18,3 % 19,1 %
    Médersas 10,5 % 12,7 %
    Écoles privées 9,9 % 9,4 %

    Le PISE

    Le Programme d’investissement sectoriel de l’éducation (PISE) est la traduction opérationnelle du Prodec. Il est prévu de se dérouler en trois phases.

    La première phase (2000 –2004 prorogée à 2005)16 a porté sur l’amélioration de l'accès, de la scolarisation, de la qualité des apprentissages et des enseignements et le renforcement des capacités du système éducatif. Il s’est traduit par la construction de 3 337 salles de classe, la construction et l'équipement de 5 lycées publics, de 50 centres d'animation pédagogique (CAP), de 3 académies d'enseignement, de 7 instituts de formation des maîtres et de 3 instituts de formation professionnelle. Le taux brut de scolarisation au premier cycle de l'enseignement fondamental qui est passé de 61 à 74 % entre 2001 et 2005. Cependant, plusieurs insignifiances ont été relevées : faible amélioration de la qualité de l’éducation et persistance des disparités régionales et de sexe17. Si le taux d’accès en première année du fondamental était de 67,6 % en 2004-2005, le taux d’achèvement au primaire se situait autour de 43,1 % et le taux de redoublement est encore à 18,6 % en 200516.

    La deuxième phase du Programme d’investissement sectoriel de l’éducation (PISE II) s’étend sur la période 2001-2010. Son financement nécessite 562 milliards de francs CFA, dont 200 milliards pour l’investissement. Ce programme prévoit la construction et l’équipement de 1 370 salles de classe pour l’enseignement fondamentale, de 3 lycées et d’un institut de formation des maîtres. Il prévoit également la formation des enseignants ; l’acquisition de fournitures, et la mise en place de coins de lecture dotés de livres dans environ 50 % des salles de classes18.

    La scolarisation des filles toujours en retard

    Depuis le début, la scolarisation des filles est moins importante que celle des garçons. En 2002, le taux brut de scolarisation des filles était de 56,7 % contre 77,9 % pour les garçons19. Ces inégalités existent à tous les niveaux du système éducatif. Présentes dès l’enseignement fondamental, elles augmentent avec la poursuite des études dans le secondaire.

    Taux bruts de scolarisation filles et garçons année scolaire 1997/1998 au Mali11
    répartition selon les sexes des effectifs scolarisés dans les différents niveaux d'enseignement au Mali en 1997/1998

    Pourtant, la scolarisation des filles progresse. Ainsi, le taux net de scolarisation des filles est passé de 15,4 % à 32,6 % entre 1989 et 1997. Mais sur la même période, le taux net de scolarisation des garçons a augmenté de 25,8 % à 47,1 %. Les écarts restent donc très importants malgré les volontés affichées des autorités.

    Évolution du taux net de scolarisation au Mali entre 1989/1990 et 1997/1998
    Évolution du taux net de scolarisation20.
    AnnéeFillesGarçonsEnsemble
    1989/1990 15,4 % 25,8 % 20,7 %
    1990/1991 16,2 % 27,3 % 21,8 %
    1991/1992 17,3 % 28,6 % 23,0 %
    1992/1993 19,2 % 30,2 % 24,7 %
    1993/1994 21,9 % 34,7 % 28,3 %
    1994/1995 28,4 % 39,6 % 33,9 %
    1995/1996 26,2 % 39,7 % 32,9 %
    1996/1997 29,7 % 46,6 % 38,2 %
    1997/1998 32,6 % 47,1 % 39,9 %

    De multiples facteurs se combinent pour expliquer ce retard dans la scolarisation des filles :

    • facteur culturel : beaucoup de Maliens considèrent encore que la place de la fille est de rester auprès de sa mère pour l’aider dans les tâches domestiques. Les mariages précoces sont également un frein à la scolarisation et surtout à la poursuite d'étude longue par les filles21
    • facteur économique : les frais de scolarité (inscriptions, achats de fournitures, vêtements) représentent un sacrifice financier important dans un pays où plus de la moitié de la population vit dans la pauvreté. Souvent, les familles font le choix de n'envoyer qu'un ou deux de leurs enfants, le choix se porte alors plus souvent sur les garçons.

    Des inégalités géographiques

    Enfants n’ayant jamais fréquentés l’école à 12 ans au Mali

    En 2001, 1,2 million d’enfants n’étaient pas scolarisés22. L’accès à l’enseignement fondamental et secondaire est largement conditionné par le lieu d’habitation. Les enfants citadins ont plus de chance d’accéder à l’école que les enfants ruraux23.

    Il n’est pas rare que les enfants en milieu rural fassent plusieurs dizaines de kilomètres pour aller à l’école fondamentale. Le développement des écoles communautaires pourrait permettre de combler progressivement le retard de scolarisation en milieu rural.

    Le problème de la qualité

    École publique à Kati, Région de Koulikoro, Mali, décembre 2002

    Le Mali a fait d’importants progrès quantitativement ces quinze dernières années. Par contre, la qualité de l’enseignement n’a pas progressé. L’afflux de nouveaux élèves ne s’est pas accompagné suffisamment de constructions d’écoles et surtout de recrutement de maîtres. Les classes se retrouvent alors surchargées, avec parfois plus de 100 élèves par classe. Le système de la double vacation s’est ainsi développé (la moitié des enfants fréquentent l’école le matin, l’autre moitié l’après-midi) de même que les classes à double niveau. Pour combler le manque de maîtres titulaires, l’État a fait appel à des auxiliaires, moins bien formés et moins payés.

    Le pays connaît également un déficit de manuels scolaires. Il n’est pas rare qu’un livre serve pour trois ou quatre élèves.

    Les élèves se trouvent placés dans de mauvaises conditions d’apprentissage. Le taux d’abandon est très important. En 2000, il est de 24,8 % dans le premier cycle de l’enseignement fondamental était (20,6 % pour les garçons, 30,6 % pour les filles)22.

    La qualité de l’enseignement représente un défi pour le Mali.

    La pédagogie convergente

    Dans les écoles fondamentales à Pédagogie convergente, la langue maternelle est la langue d’enseignement les trois premières années. Le français, introduit en 2e année sous forme d'expression orale et de « bain de langage », est enseigné à partir de la 3e année.

    La pédagogie convergente utilise des méthodes actives d’apprentissage et favorise le travail en groupe.

    Elle a été introduite en 1979 dans quatre écoles expérimentales d’enseignement en bambara dans les régions de Koulikoro et de Ségou et s’est généralisée ensuite. En 1991, 108 écoles utilisant quatre langues nationales fonctionnait au Mali24.Son introduction est une réponse à l’échec important dans le premier cycle de l’enseignement fondamental : taux de redoublement de 29 %, taux d’abandon supérieur à 15 %11.

    Crise ivoirienne

    Depuis 2002, la guerre civile de Côte d'Ivoire a entraîné des difficultés de fonctionnement dans la zone frontalière, dans la région de Sikasso. L’afflux d’élèves rapatriés de Côte d’Ivoire a été important entraînant une surcharge excessive des classes, qui ont pu accueillir plus de 200 élèves à Sikasso. D’autre part, de nombreux élèves qui avaient interrompus leurs études en Côte d’Ivoire n’ont pu les reprendre au Mali en raison de l’inexistence de certaines filières25.

    L’organisation du système éducatif

    Systèmes scolaire primaire et secondaire au Mali et dans d'autres pays africains ou francophones
    Âge (ans)3456789101112131415161718
    Mali Jardin d'enfants Enseignement fondamental
    Premier cycle
    Enseignement fondamental
    Second cycle
    Lycée
    RDC   École primaire École secondaire  
    France Maternelle École élémentaire Collège Lycée  
    Québec Pré-mat. Mat. École primaire Secondaire 1 à 5  

    Enseignement préscolaire

    L’enseignement préscolaire dans les jardins d’enfants est peu développé au Mali. En 1997/1998, le taux de scolarisation y était de 1,74 % (1,69 % pour les filles et de 1,80 % pour les garçons)11.

    Enseignement fondamental

    Écolier fréquentant une école fondamentale, Kati, Mali, février 2005
    Apprentissage de la lecture en école fondamentale, Kati, Mali

    L’éducation fondamentale est constituée depuis 2010 par un cycle unique de 9 ans. Un décret adopté en conseil des ministres le 7 avril 2010 a modifié le décret n°57/PG –RM du 20 avril 1970 organisant l'enseignement fondamental en deux cycles : un de six ans (de la 1re à la 6e année) et un de trois ans (7e à 9e année) avec le passage du certificat de fin d'études du premier cycle de l'enseignement fondamental, donnant l'accès au second cycle26.

    Au Mali, on dénombre en 2006 3 600 écoles primaires publiques abritant 15 000 classes. Il y a 15 300 enseignants pour près d’un million d’élèves, soit en moyenne un maître pour 66 élèves27.

    En neuvième année, les élèves passent le diplôme d’études fondamentales (DEF).Il comporte des épreuves de français, physique-chimie, d’anglais et de mathématiques et, depuis 2010, d’histoire, de géographie, de sciences naturelles, d’éducation civique et morale et d'éducation physique et sportive28. En juin 2005, 103 110 candidats étaient inscrits au DEF29. En juin 2006, ils étaient 119 82230, et en 2007, 130 858 candidats étaient inscrits, 114 005 ont composé et 81 091 ont été admis31. En 2008, il y avait 121 820 candidats et 85 373 admis soit un taux de réussite de 73,14 %32. Après le DEF, les élèves peuvent s’orienter vers l’enseignement secondaire général ou vers l’enseignement technique et professionnel.

    Taux de réussite selon les académies au Def (écoles classique et médersas) en 2008 au Mali

    Enseignement secondaire

    Lycée privé de Kati (Mali)

    L’enseignement secondaire se partage entre l’enseignement secondaire général dans les lycées de la 10e à la 12e année, caractérisé par le baccalauréat et l’enseignement secondaire technique, caractérisé par un baccalauréat technique. En 2005, 33 236 candidats se sont présentés pour le baccalauréat. Parmi eux, 15 321 ont réussi soit 44,18 %33. En juin 2007, 34 949 candidats ont passé les épreuves du baccalauréat, 16 201 l'ont réussi soit un taux de réussite de 46,36 %34. En 2008, 38 461 candidats ont passé le bac, 19 233 l'ont réussi, soit 50,01 % de réussite35.

    Taux de réussite au bac selon les séries en 2008 au Mali
    Taux de réussite au bac selon les regroupements académiques en 2008 au Mali.
    Résultat du bac 2008 par regroupement académique
    Regroupement académiesNombre de candidatsNombre d’admisTaux de réussite
    Bamako Rive droite 11 958 4 344 36,33 %
    Bamako Rive gauche 11 143 5 105 45,81 %
    Gao-Kidal 1 069 683 63,89 %
    Mopti-Douentza-Tombouctou 2 417 1 709 70,17 %
    Sikasso-Koutiala 4 556 3 114 68,35 %
    Koulikoro-Kati 3 167 1 752 55,32 %
    Kayes-Kita 1 752 1 089 62,16 %
    Ségou-San 2 399 1 437 59,90 %

    L’enseignement technique a été institué par le décret du 26 novembre 1969 portant statut du Lycée technique de Bamako. Trois séries ont été créées : « Technique économie »(TE), « Technique génie civil » (TGC) et « Technique industrie » (TI) 36.

    La réforme de 2010-2011, créé une dixième année commune à l’ensemble des séries, l’orientation se faisant à l’entrée de la onzième année. Le programme de la dixième année couvre quatre domaines de compétence :

    • Mathématiques sciences et techniques (MST) comprenant les mathématiques, la physique et chimie, l’histoire et géographie, le dessin technique, la statistique, l’économie, l’informatique, la science de la vie et de la terre ;
    • Langues et communication (LC) comprenant le français (technique d’expression), la langue vivante I (anglais et arabe), les langues vivantes II (anglais, allemand, arabe et russe) et les langues nationales ;
    • Développement de la personne (DP), comprenant l’éducation civique et morale (ECM) et l’éducation civique et sportive (EPS) ;
    • Orientation professionnelle (OP), comprenant les travaux pratiques36.

    En onzième et douzième années, les élèves se spécialises et on le choix entre deux séries :

    • La série « Sciences et technologiques de gestion » (STG) avec 2 spécialités, comptabilité et finances (CF) ou gestion et commerce (GCO) ;
    • La série « Sciences et techniques industrielles » (STI) avec 6 spécialités, génie mécanique (GM), génie civil (GC), génie minier (GMI), génie énergétique (GEN), génie électronique (GELN), génie électrotechnique (GEL)36.

    En janvier 2012, il existe deux lycées techniques au Mali, celui de Bamako et celui de Ségou. Deux autres sont en construction à Sikasso et Sévaré36.

    L’enseignement supérieur

    En 1962, en vue de former rapidement des cadres pour le pays récemment indépendant, des grandes écoles sont créées dans différents domaines37. Au fil des décennies, ces grandes écoles accueillent de plus en plus d'étudiants et arrivent à saturation.

    Après l'établissement de la démocratie à la suite de la chute du régime de Moussa Traoré en 1992, à laquelle les étudiants ont largement participé, une réforme de l'enseignement supérieur est mise en place. Les responsables politiques s'appuient sur le réseau des grandes écoles existantes et tient compte des expériences des pays voisins.

    La loi du 8 septembre 1993 a créé l'Université du Mali et lui définit comme missions principales38 :

    • la formation supérieure générale et professionnelle ;
    • la recherche et la promotion de la recherche scientifique et technologique ;
    • la diffusion des connaissances et de la culture.

    L'université du Mali devient effective en novembre 1996. En 2002, une ordonnance transforme l'université du Mali qui devient université de Bamako, un établissement public à caractère scientifique, technologique et culturel chargé des missions relatives à la formation supérieure dans ses divers aspects et participe à la recherche scientifique, technique et technologique39.

    L'Université de Bamako comprend quatre facultés 40 :

    • Quatre facultés : la Faculté des sciences et techniques (FAST), la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH), la Faculté des sciences juridiques et économiques (FSJE) et la Faculté de médecine, de pharmacie et d'odontostomatologie (FMPOS);
    • Trois instituts: L'Institut universitaire de gestion (IUG), l'Institut supérieur de formation et de recherche appliquée (ISFRA) et l'Institut polytechnique rural (IPR);
    • Deux écoles supérieures : l'École nationale d'ingénieurs Abderhamane Baba Touré (ENI/ABT) et l'École normale supérieure (ENSUP);

    En 2011, L’Université de Bamako dont l’effectif atteint 80 000 étudiants est remplacée par quatre universités : l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako (U.S.G.B), l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (U.L.S.H.B), l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (U.S.T.T.B) et l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (U.S.J.P.B)41,42.

    L’Université de Ségou a été ouverte en 2012. Le Premier ministre, madame Cissé Mariam Kaïdama Sidibé a inauguré le 27 janvier 2012 l’amphithéâtre de la nouvelle Université de Ségou et présidé la rentrée solennelle de cette première université malienne en dehors de Bamako43.

    Elle est constituée de quatre facultés (agroéconomie et médecine animale, sciences sociales, sciences de la santé, génies et sciences) et d’un institut universitaire de formation professionnelle, elle accueille la première année 415 étudiants, répartis entre les filières agroéconomie, hydraulique agricole et production et santé animale43.

    Le système universitaire a été refondé pour la mise en application du système Licence, Master, Doctorat (LMD), d’abord de façon expérimentale en 2007, puis généralisé entre 2007 et 2011. Cette réforme, qui a connu des difficultés de mise en place, suit les recommandations du Réseau pour l’excellence de l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest (Resao) qui prône sa généralisation à tous les établissements d’enseignement supérieur dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), facilitant les équivalences et les échanges entre les universités44.

    L'École nationale d'administration (Éna) est un établissement d’enseignement supérieur malien. Il fut créé en 1958 sous le nom d'École d'administration du Soudan, puis rattaché à la primature du Mali (service du Premier ministre), ses locaux sont situés à Bamako.

    L’éducation non scolaire

    Les clos d’enfants

    Les clos d’enfants sont des structures alternatives pour les enfants âgés de 3 à 6 ans. Des animatrices bénévoles ou rémunérées gardent les enfants et leur proposent des jeux, des chants et des histoires issus du patrimoine culturel local. Après une première expérience en 1997 à Bamako, les clos d’enfants se sont développés à travers le pays. En 2006, on compte 60 clos d’enfants accueillant 1500 jeunes enfants. Soutenus par l’Unesco, l’Unicef et la FiCeméa (Fédération internationale des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active), les clos d’enfants ont été intégrés en 2001 au programme de développement de la petite enfance du ministère de l’Éducation nationale. Les clos d’enfants sont moins onéreux que les jardins d’enfants45.

    Les centres d’éducation au développement

    Les Centres d’éducation au développement (CED) ont été créés au Mali au début des années 1990, dans un premier temps dans la région de Koulikoro avant d’être étendus aux autres régions. Ils accueillent les enfants âgés de 9 à 15 ans non scolarisés afin de leur faire suivre un cycle d’étude de quatre années avec une formation générale (calcul et apprentissage de la lecture et de l’écriture en langue locale dans un premier temps, français à partir de la deuxième année) et formation professionnelle en liaison avec les besoins locaux.

    Les CED reposent sur un partenariat entre :

    • la communauté villageoise qui assure le recrutement d’un éducateur, la main-d’œuvre pour la construction de l’école et élit un comité de gestion ;
    • l’État qui assure l’équipement notamment en manuels ;
    • une organisation non gouvernementale qui assure le financement et la formation et le suivi46.

    Le Mali comptait 202 centres d'éducation pour le développement (CED) en 1994 ; 618 en 2002 et 981 en 2005 accueillant 28 715 apprenants47.

    Une école coranique à Kani Kombolé, pays dogon, (Mali)

    L’enseignement religieux islamique : les médersas et les écoles coraniques

    Les écoles coraniques sont des établissements privés dispensant en arabe une éducation religieuse exclusivement consacrée à l’islam. Les enfants y apprennent par cœur les versets du Coran et consacrent une partie plus ou moins importante de leur temps à la mendicité. Amadou Guindo, maître coranique, estime que la mendicité avait été instituée par Macina Sékou à Mopti afin de permettre aux familles défavorisées d’inscrire leurs enfants dans son école. Chaque élève avait donc chaque jour un petit temps, 10 à 15 minutes, pour aller quêter sa nourriture. Le système a été détourné et souvent, les élèves passent la grande partie de la journée à mendier pour leur maître au lieu d’étudier48.

    Les médersas sont des écoles privées offrant un enseignement religieux à côté de l’apprentissage de la langue française, de la lecture, de l’écriture et du calcul.


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  • Universités de Bamako

    L’Université de Bamako est placée sous la tutelle du Ministère en charge de l’Enseignement Supérieur. Les organes d’administration et de gestion de l’Université sont le Conseil de l’Université et le Rectorat.

    1 . Conseil de l’Université : Le Conseil de l’Université est composé des membres suivants :

    Président :

    - le Recteur

    Membres :
    - le Vice-Recteur
    - le Directeur National de l’Enseignement Supérieur
    - les Doyens des Facultés
    - les Directeurs des Grandes Ecoles
    - les Directeurs des Instituts Universitaires
    - le Conservateur en Chef de la Bibliothèque Universitaire Centrale
    - Un représentant des Chercheurs par Institut de Recherche
    - les représentants élus par l’Assemblée de Faculté du Corps Enseignant pour chaque Faculté, Institut et Ecoles

    Ces représentants, élus par l’Assemblée de Faculté, d’Institut ou d’Ecole pour mandat d’un an, peuvent être désignés en dehors des professeurs et des Maîtres de Conférences.

    - Le Secrétaire général de l’université
    - Un représentant de chaque Ministère en charge de l’Education Nationale
    - Le représentant de la Fédération Nationale des Employeurs du Mali
    - Le représentant de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali
    - Le représentant de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture
    - Les représentants des Etudiants élus dans les conditions fixées par arrêté du ministre chargé de l’Enseignement Supérieur, à raison d’un représentant par Faculté, Institut et Ecole

    - Un représentant par syndicat d’Enseignement au niveau de l’Université du Mali

    2. Le Rectorat : Le Rectorat est dirigé par un Recteur assisté d’un Vice-Recteur.

     

    L’Université de Bamako (UB) a une mission de formation et de recherche à travers ses neuf (9) structures :

    - la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) ;
    - la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) ;
    - la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) ;
    - la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG) ;
    - la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie (FMPOS) ;
    - le Centre d’Enseignement Supérieur de Bamako (CESB) ;
    - l’Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée (ISFRA) ;
    - l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) ;
    - l’Institut Universitaire de Développement Territorial (IUDT).

    L’UB est dirigé par un Recteur, assisté d’un Vice-Recteur.

    SERVICES GÉNÉRAUX DU RECTORAT

    Le Recteur :

    - Il assure l’exécution des décisions prises par le Conseil de l’Université ;

    - Il est l’ordonnateur du budget de l’Université ;

    - Il exerce le pouvoir hiérarchique sur l’ensemble des personnels de l’Université ;

    - Il représente l’Université en justice et dans les actes de la vie civile.

    Le Vice-Recteur :
    - Il assiste et remplace et le Recteur de plein droit en cas d’absence ou d’empêchement ;

    - Il assure le contrôle des activités pédagogiques et de recherche de l’Université,

    Le Secrétaire Général :
    Il a pour attributions de :

    - Coordonner l’ensemble des activités administratives ;

    - Gérer le personnel administratif et technique de l’Université ainsi que la scolarité des étudiants et superviser les inscriptions.

    L’Agent Comptable Principal :
    Il a pour attributions de :

    - Préparer le budget de "Université à l’intention du Recteur et en suivre l’exécution ;

    - Gérer les finances de l’Université sous la responsabilité du Recteur.

    Le Chef de Service des Relation Extérieures et de la Coopération
    Il a pour attributions de :

    - Gérer les activités relatives à la coopération internationale et les relations avec le milieu professionnel ;

    - Développer et de mettre en application un plan de communication pour l’Université

    - Gérer le protocole

    - Gérer la presse universitaire

    Le Chef de Service des Affaires Juridiques : Il a pour attributions de :

    - Elaborer les textes juridiques relatifs à l’Université ;

    - Donner des avis juridiques sur tous les actes dont il est saisi ;

    - Instruire les dossiers de demande d’équivalence de diplômes étrangers et de demande de dispense ;

    - Etudier et suivre les dossiers contentieux.

    Le Chef de Service de la gestion du patrimoine
    Il a pour attributions de :

    - Etudier, programmer et superviser les projets de constructions nouvelles ;

    - Gérer les biens mobiliers et immobiliers de l’Université.

    Le Chef de Service des Ressources Humaines
    Il a pour attributions de :

    - Gérer les personnels administratif, pédagogique et technique,

    - Elaborer un plan de renforcement des compétences des agents,

    - Etablir les besoins de recrutement

    Le Chef de Service des Finances
    Sous l’autorité directe du Recteur, le Service des Finances est chargé de :

    - superviser la préparation des propositions budgétaires et du compte administratif des structures de l’Université et les arrêter après avis de l’Agent Comptable Principal ;
    - élaborer les propositions budgétaires des services propres de l’Université et les arrêter après arbitrage du Recteur ;
    - préparer et exécuter le budget de l’Université, conformément aux lois et règlements en vigueur ;
    - assurer la comptabilité matière.

    Le Chef du Service de la Scolarité et de l’Orientation Il a pour attributions de :

    - superviser les inscriptions et gérer la scolarité des étudiants,
    - tenir la situation des effectifs d’étudiants par année et par structure de formation et de recherche,
    - fournir toute information visant à orienter les usager.

     


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